Les prix en hausse, marché prudent au lendemain de l'accord européen
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 118,53 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,02 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, dont c'est le deuxième jour comme contrat de référence, progressait de 67 cents à 99,81 dollars. Il avait brièvement franchi jeudi le seuil des 100 dollars pour la première fois depuis le 10 juin, un niveau qu'il approchait à nouveau vendredi.
"Le WTI conforte les gains engrangés la veille. Les échanges témoignent d'un relatif apaisement des inquiétudes et d'une montée substantielle de l'appétit pour les actifs risqués", et donc du pétrole, après l'accord signé jeudi par les dirigeants européens, soulignait Brenda Sullivan, analyste du courtier Sucden.
La zone euro est parvenue à mettre sur pied un deuxième plan d'aide à Athènes de près de 160 milliards d'euros, un montant bien plus élevé qu'attendu, tout en réduisant le volume de la dette grecque et en étendant les capacités d'action du Fonds de secours européen (FESF).
"Les détails de l'accord, en apparence, ne sont pas trop mauvais, mais comme toujours le diable se niche dans les détails. Il ne faut pas se fier à la première réaction des marchés (...) et d'ailleurs, les prix du pétrole n'ont pas réagi autant qu'on aurait pu s'y attendre", nuançait David Hufton, du courtier PVM.
De plus, l'enthousiasme du marché s'essoufflait en raison d'un retournement de l'euro, qui pâtissait d'interrogations des investisseurs sur la portée de l'accord. La monnaie unique perdait ainsi du terrain après son envolée de la veille et retombant sous la barre de 1,44 dollar.
Le renchérissement du billet vert face à un euro sous pression était de nature à peser sur les achats de pétrole, libellés en dollars et donc rendus moins attractifs.
"Si l'euro subit à nouveau la pression des marchés, les prix du baril vont souffrir" et pourraient abandonner leurs gains enregistrés cette semaine, avertissait Mme Sullivan.
"Si l'accord européen réduit une partie du risque systémique dans la région, il ne servira pas nécessairement à soutenir la croissance économique et donc sera sans effet fondamental sur la demande pétrolière en soi", relevait par ailleurs Olivier Jakob, de la société suisse Petromatrix.
Enfin, l'attention des investisseurs se tournait par ailleurs vers les Etats-Unis, où démocrates et républicains tardent à se mettre d'accord pour relever le plafond de la dette publique avant le 2 août, faute de quoi les Etats-Unis pourraient se retrouver à cette date en défaut de paiement.
Selon Brenda Sullivan, "c'est une question qui reste à résoudre", et ce problème en suspens entretient la nervosité des opérateurs en dépit des assurances répétées de la Maison Blanche.
ds
(AWP / 22.07.2011 18h47)