Le brut monte, regain d'optimisme après l'accord européen sur la Grèce
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 118,10 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 59 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 39 cents à 99,52 dollars. Il avait brièvement franchi jeudi le seuil des 100 dollars pour la première fois depuis le 10 juin.
"Le marché du pétrole a profité du regain d'engouement pour les actifs risqués (et donc les matières premières) sur l'ensemble des marchés financiers après l'accord des dirigeants européens à Bruxelles, avec de réels progrès vers la résolution de la crise des dettes en zone euro", soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
La zone euro est parvenue à mettre sur pied un deuxième plan d'aide à Athènes de près de 160 milliards d'euros, un montant bien plus élevé qu'attendu, tout en réduisant le volume de la dette grecque et en étendant les capacités d'action du Fonds de secours européen (FESF).
L'enthousiasme du marché face à l'avancée des discussions à Bruxelles avait permis jeudi à l'euro de bondir au-delà de 1,44 dollar, niveau auquel il se maintenait peu ou prou vendredi.
La dépréciation du billet vert face à cet euro revigoré rendait d'autant plus attractifs les achats de pétrole, libellés en dollars, pour les investisseurs détenant d'autres devises.
"Les détails de l'accord, en apparence, ne sont pas trop mauvais, mais comme toujours le diable se niche dans les détails. Il ne faut pas se fier à la première réaction des marchés (...) et d'ailleurs, les prix du pétrole n'ont pas réagi autant qu'on aurait pu s'y attendre", nuançait David Hufton, analyste du courtier PVM.
"L'analyse de ce nouveau plan de sauvetage dans la zone euro sera au coeur des préoccupations des opérateurs aujourd'hui. Et si cet accord réduit une partie du risque systémique dans la région, il ne servira pas nécessairement à soutenir la croissance économique et donc sera sans effet fondamental sur la demande pétrolière en soi", confirmait Olivier Jakob, de la société suisse Petromatrix.
Les prix du pétrole avaient par ailleurs été soutenus la veille par la décision de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) de ne pas vendre une nouvelle partie de ses réserves stratégiques, après une première mise sur le marché de 60 millions de barils annoncée le 23 juin.
L'attention des investisseurs se tournait par ailleurs vers les Etats-Unis, où démocrates et républicains tardent à se mettre d'accord pour relever le plafond de la dette publique avant le 2 août, faute de quoi les Etats-Unis pourraient se retrouver à cette date en défaut de paiement.
La Maison Blanche a affiché jeudi sa confiance quant au succès des discussions en cours, alimentant l'optimisme des investisseurs.
rp
(AWP / 22.07.2011 12h46)