Le brut finit en hausse à New York après un pic à plus de 100 dollars
New York - Les prix du pétrole ont fini en hausse jeudi à New York, après avoir provisoirement franchi 100 dollars en séance pour la première fois depuis début juin, le marché accueillant avec soulagement le projet d'accord entre pays européens sur la dette grecque.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en septembre a terminé à 99,13 dollars, en hausse de 73 cents par rapport à la veille.
Les cours, en hausse pour la troisième séance de suite, ont atteint au plus fort de la journée 100,16 dollars.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique est passé dans le rouge en fin de séance, perdant finalement 64 cents à 117,51 dollars.
"Les événements en Europe ont occupé toute l'attention", a constaté Matt Smith, de Summit Energy.
Sous pression dans les échanges électroniques précédant la séance à la criée à New York, les cours se sont repris alors que les détails du projet d'accord obtenu au sommet de la zone euro ont été connus. L'accord final a été annoncé après la clôture de la séance pétrolière.
Le projet, consulté par l'AFP, prévoit de nouveaux prêts à la Grèce, une réduction du volume de la dette d'Athènes et des conditions plus favorables pour les crédits accordés au pays, mais aussi à l'Irlande et au Portugal. Il renforce également le dispositif de l'Union européenne pour prévenir que la crise ne touche d'autres pays.
"Le fait qu'un accord ait été trouvé supprime un poids qui pesait sur le marché et une source d'inquiétude pour l'économie: va-t-on subir un choc économique comme en 2008? Cela apaise ces craintes et permet aux scénarios de hausse de la demande d'énergie de revenir au premier plan", a expliqué John Kilduff, d'Again Capital.
Le projet d'accord a par ailleurs été accueilli par une nette progression de l'euro face au dollar. L'affaiblissement du billet vert a tendance à encourager les achats de matières premières, une manière pour les investisseurs de se protéger d'une perte de valeur de leur capital.
L'appréciation de la monnaie européenne "a donné l'élan au marché pour signer une incursion à plus de 100 dollars", a estimé Matt Smith.
Mais "c'est une réaction dictée par l'émotion plus qu'autre chose. Il n'y pas de quoi s'enthousiasmer. L'idée que la Grèce fasse défaut n'est pas vraiment idéale. Le fait que les cours limitent leurs gains reflète (cette) réalité", a tempéré l'analyste.
"Vu les indicateurs économiques, le marché ne s'est pas montré assez fort pour rester au dessus de 100 dollars", a-t-il poursuivi.
En début de journée, les cours avaient été tirés vers le bas par un indicateur industriel en Chine, où l'activité industrielle s'est contractée en juin, selon l'indice de la banque HSBC, au plus bas depuis mars 2009.
Aux Etats-Unis, le nombre d'inscriptions au chômage est remonté la semaine dernière.
rp
(AWP / 22.07.2011 06h21)