Les prix en hausse grâce à l'enthousiasme sur le sommet de la zone euro
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 118,63 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 48 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, engrangeait 1,13 dollar à 99,53 dollars, après avoir brièvement franchi le seuil des 100 dollars pour la première fois depuis le 10 juin.
Après avoir évolué en net recul dans la première moitié des échanges européens, "les cours du pétrole ont rebondi vigoureusement, grâce à la bonne tenue des marchés boursiers" et à l'ascension irrésistible de l'euro face au dollar, observait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
La monnaie unique européenne a inversé brusquement la tendance dès les premières informations sur un projet d'accord de la réunion extraordinaire de la zone euro à Bruxelles destinée à mettre sur pied un deuxième plan d'aide à Athènes.
Selon ce projet, la zone euro allongerait la durée de ses prêts aux pays en difficultés comme la Grèce, l'Irlande et le Portugal, et réduirait le taux d'intérêt qu'elle leur demande, tout en prévoyant une contribution des créanciers privés d'Athènes.
Le fléchissement du dollar face à un euro revigoré, qui s'est accentué après l'annonce d'une hausse plus forte qu'attendu des inscriptions au chômage la semaine dernière aux Etats-Unis, rendait plus attractifs les achats de pétrole, libellés dans la monnaie américaine.
La perspective d'un plan de grande ampleur contre la crise de la dette en zone euro permettait également d'apaiser les inquiétudes sur les possibles répercussions financières de la crise grecque et ses conséquences pour la demande énergétique européenne.
Par ailleurs, les prix du brut étaient soutenus "par la décision de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) de ne pas mettre à nouveau sur le marché une partie de ses réserves stratégiques", ajoutait M. Hewson.
L'AIE, qui représente les intérêts des pays industrialisés, avait annoncé le 23 juin la mise sur le marché de 60 millions de barils de pétrole puisés dans les stocks stratégiques de ses Etats membres pour compenser l'arrêt des exportations libyennes, ce qui avait fait chuter les prix de quelque 10 dollars en deux jours.
Mais l'Agence a indiqué jeudi ne pas envisager de réitérer une telle opération "pour l'instant", tout en se tenant prête à le faire si les conditions de marché le justifiaient.
Plus tôt jeudi, les cours du pétrole avaient pâti des inquiétudes sur un défaut de paiement partiel de la Grèce, que les propos de plusieurs ministres européens laissaient présager, et avaient été de surcroît pénalisés par l'annonce d'un ralentissement de l'activité manufacturière en Chine.
Celle-ci s'est contractée au mois de juillet pour la première fois depuis un an, enregistrant son plus fort recul en 28 mois, selon l'indice PMI préliminaire de la banque HSBC publié jeudi, un ralentissement susceptible de peser sur la demande énergétique du pays, deuxième consommateur de brut de la planète.
ds
(AWP / 21.07.2011 18h26)