Le brut en nette baisse, inquiétudes sur l'issue du sommet en zone euro
Vers 10H20 GMT (12H20 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 116,99 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, se repliant de 1,16 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, reculait de 98 cents à 97,42 dollars.
Les cours du baril n'étaient pas épargnés par la fébrilité qui dominait les marchés financiers avant le sommet extraordinaire des dirigeants de la zone euro à Bruxelles, destiné à mettre sur pied un deuxième plan d'aide à Athènes.
Les prix accéléraient leur repli après des déclarations du Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, chef de file des ministres des Finances de la zone euro, qui n'a pas exclu un possible défaut de paiement de la Grèce.
"L'Allemagne et la France sont parvenues mercredi à un compromis sur les modalités de ce nouveau plan d'aide à la Grèce", mais son contenu n'a pas été précisé - alimentant ainsi les spéculations parmi les investisseurs, soulignaient les experts de JBC Energy.
"L'issue du sommet européen pèsera lourd jeudi sur les mouvements des marchés pétroliers", avertissaient-ils.
Or, les solutions sur la table risquent fort d'être interprétées comme un défaut de paiement de la Grèce, a confirmé jeudi à l'AFP un diplomate européen - un scénario susceptible de déstabiliser le système bancaire de la zone euro et de favoriser la contagion à d'autres pays fragiles, comme l'Italie ou l'Espagne.
Les propos de M. Juncker ont fait chuter l'euro face au dollar, et l'appréciation du billet vert rendait encore moins attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine.
Autre facteur de nature à entretenir la nervosité des opérateurs : l'activité manufacturière en Chine s'est contractée au mois de juillet pour la première fois depuis un an, enregistrant son plus fort recul en 28 mois, selon l'indice PMI préliminaire de la banque HSBC publié jeudi.
Or, ce ralentissement économique du géant asiatique, qui a multiplié ces derniers mois les mesures de resserrement monétaire, pourrait s'avérer propre à plomber la demande énergétique du pays, deuxième consommateur de brut de la planète.
Les marchés pétroliers reprenaient par ailleurs leur souffle après la hausse sensible enregistrée la veille, dopée par l'annonce d'une nouvelle chute hebdomadaire des stocks de brut aux Etats-Unis - qui ont baissé de près de 22 millions de barils sur les sept dernières semaines.
Les chiffres du Département américain de l'Energie (DoE) étaient cependant observés avec une grande prudence par les analystes.
"Le marché américain est très bien approvisionné, surtout si vous prenez en compte le fait que (...) les réserves de brut seront très bientôt gonflées par les volumes issus des stocks stratégiques des Etats-Unis", mis sur le marché en juillet dans le cadre d'une décision de l'Agence internationale de l'Energie (AIE), expliquait Olivier Jakob, de la société suisse Petromatrix.
tt
(AWP / 21.07.2011 12h51)