Léger recul, le marché reste sur ses gardes
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, s'échangeait à 115,83 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 43 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août reculait de 13 cents à 95,56 dollars, après avoir dégringolé de 2,36 dollars la veille.
Les cours du baril avaient nettement reculé jeudi, le marché voyant s'éloigner la perspective d'une nouvelle phase de mesures de soutien à l'économie américaine par la Banque centrale américaine (Fed), qui lui avait permis de progresser fortement la séance précédente.
Alors qu'il avait laissé la porte ouverte mercredi à de possibles nouvelles injections de liquidités de l'institution dans l'économie, le président de la Fed Ben Bernanke a dégrisé les investisseurs jeudi, assurant qu'un tel programme n'était pas prévu dans l'immédiat, notamment en raison du niveau de l'inflation.
M. Bernanke "a dû regretter dès mercredi d'avoir donné de faux espoirs aux marchés, et il a rectifié le tir dès jeudi, ce qui a fait chuter le prix du WTI", commentait Olivier Jakob, de la société suisse Petromatrix.
Cet espoir de voir affluer de nouvelles liquidités dans l'économie américaine avait notamment pesé sur le dollar, dont la dépréciation rend plus attractifs les achats de pétrole libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
"Le marché n'a pas aimé cette clarification. Ces brusques retournements du marché sur deux jours ressemblent aux sautes d'humeur des adolescents, qui passent de l'euphorie aux larmes en une minute, et ne savent plus où ils en sont", renchérissait David Hufton, du courtier PVM.
Par ailleurs, "l'enlisement des discussions aux Etats-Unis sur un relèvement du plafond de la dette (du pays) tout comme la gestion de la crise des dettes souveraines en Europe concentrent l'attention du marché avant le week-end", contribuant à exacerber la nervosité des opérateurs, ajoutait M. Jakob.
Comme sa concurrente Moody's la veille, l'agence de notation financière Standard & Poor's a averti jeudi qu'elle envisageait de retirer sa note triple A aux Etats-Unis, alors que les négociations piétinent entre le président Barack Obama et les responsables parlementaires républicains pour relever du plafond de la dette, avant l'épuisement des recours temporaires prévu vers le 2 août.
En Europe, les investisseurs continuaient de surveiller la situation de l'Italie, possible prochaine victime de la contagion de la crise des dettes au sein de la zone euro, alors que les discussions sur un deuxième plan d'aide à la Grèce semblaient rester au point mort.
Face à cet environnement, "il est difficile pour le marché de trouver suffisamment d'élan pour progresser et il est dur de croire qu'il pourrait résister longtemps à des titres alarmistes sur les dettes des pays du Sud de l'Europe ou sur la dette américaine", estimait Olivier Jakob.
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(AWP / 15.07.2011 13h01)