Le brut finit en forte baisse à New York, à moins de 96 dollars
New York - Les prix du pétrole ont fini en forte baisse jeudi à New York, le marché voyant s'éloigner la perspective d'une nouvelle phase de mesures de soutien à l'économie américaine qui l'avait fait progresser pendant deux séances d'affilée.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en août a terminé à 95,69 dollars, en repli de 2,36 dollars par rapport à la veille.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a abandonné 46 cents à 118,32 dollars.
"Le marché est un peu schizophrène. Les places financières sont très sensibles à l'actualité, notamment la Bourse, les changes, et le brut", a observé Rich Ilczyszyn, de Lind-Waldock.
Le cours du baril de référence s'était valorisé de 3% au cours des deux séances précédentes, soutenu en partie mercredi par la perspective de nouvelles mesures de soutien à l'économie américaine évoquée, parmi d'autres scénarios, par le président de la Réserve fédérale américaine Ben Bernanke lors d'une intervention devant des représentants américains.
Mais dans une nouvelle audition devant des sénateurs jeudi, le patron de la Fed a déclaré que l'institution n'était pas prête à prendre de telles mesures, au vu de l'état actuel de l'économie, notamment du niveau de l'inflation.
"C'est un marché avec des volumes d'échanges peu étoffés qui s'est un peu emballé. Le discours de Ben Bernanke a dégrisé le marché", a souligné Rich Ilczyszyn.
Dans le même temps, le dollar s'est repris, en particulier face à l'euro, et l'indice Dow Jones est tombé dans le rouge à la Bourse de New York.
Le marché du pétrole avait ouvert en hausse, soutenu par des indicateurs encourageants "du fait que les ventes de détail ont progressé en juin, que les demandes d'allocations chômage ont reculé la semaine passée et que l'indice des prix à la production a baissé", a expliqué Phil Flynn, de PFG Best Research.
Le faible rebond des ventes de détail aux Etats-Unis (+0,1% par rapport à mai) s'est révélé une relative bonne surprise puisque les analystes tablaient sur un deuxième recul mensuel d'affilée.
Les inscriptions au chômage aux Etats-Unis sont pour leur part tombées à leur plus bas niveau depuis la mi-avril lors de la première semaine de juillet. Les prix à la production ont enregistré en juin leur premier recul depuis un an.
La progression des prix du pétrole était toutefois restée limitée, alors que les inquiétudes persistaient sur la santé de l'économie mondiale.
Du côté de l'offre, les analystes de Commerzbank ont noté que les problèmes de production en mer du Nord se poursuivaient. Le groupe pétrolier BP a arrêté la production de la plateforme de Valhall au large de la Norvège à la suite d'un incendie.
rp
(AWP / 15.07.2011 06h21)