Le brut hésite, les incertitudes sur les dettes souveraines pèsent
Vers 10H15 GMT (12H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août s'échangeait à 118,48 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 30 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 18 cents à 98,23 dollars.
Les cours du baril renouaient avec la prudence au lendemain d'une nette hausse.
"Les prix ont grimpé mercredi alors qu'une nette chute des stocks de brut aux Etats-Unis a permis de reléguer temporairement au second plan les inquiétudes sur la crise des dettes européennes", expliquait Peter Bassett, analyste de Westhouse Securities.
Le département américain de l'Energie (DoE) a fait état d'une baisse de 3,1 millions de barils des réserves de brut du pays la semaine dernière, plus du double de la baisse attendue par les analystes.
Par ailleurs, "les commentaires du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke, qui a laissé la porte ouverte à de nouvelles mesures de soutien à l'économie, ont également soutenu le marché", poursuivait M. Bassett.
La perspective de nouvelles injections de liquidités par la Fed "est une bonne nouvelle pour les marchés boursiers américains, une mauvaise nouvelle pour le dollar (dont la valeur serait diluée par ces mesures, ndlr) et donc un soutien pour les prix du pétrole", ajoutait Philip Wiper, du courtier PVM.
La dépréciation du billet vert rend plus attractifs les achats de brut, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Et l'avertissement mercredi de l'agence de notation financière Moody's sur la note souveraine des Etats-Unis, confrontés à l'enlisement des discussions parlementaires sur le relèvement du plafond de la dette du pays, contribuait à maintenir la pression sur le dollar, précisait M. Wiper.
Les remarques de la Fed soulignaient cependant également la faiblesse de la reprise économique aux Etats-Unis, alors que le ralentissement de la consommation énergétique du pays continue de préoccuper les opérateurs.
"Le rapport du DoE a montré jeudi une forte chute hebdomadaire de la demande d'essence", ainsi qu'une forte hausse des stocks de produits distillés, "il n'était donc positif qu'en surface", observaient les experts de Commerzbank.
La demande d'essence était d'autant plus décortiquée que la semaine suivant la fête nationale du 4 juillet marque habituellement le pic annuel de la demande de carburants dans le pays en raison d'un nombre accru de grands déplacements en voiture.
Par ailleurs, les investisseurs étaient toujours suspendus aux développements de la crise des dettes en zone euro, la monnaie unique européenne "étant encore loin d'être tirée d'affaire" selon Philip Wiper.
L'abaissement par l'agence Fitch de la note de la Grèce à "CCC", signifiant que le pays présente un vrai risque de non-remboursement, était de nature à exacerber la nervosité des opérateurs, tout comme le report probable d'une réunion extraordinaire des dirigeants de la zone euro un temps envisagée vendredi, sur fond de divergences sur la gestion de la crise.
tt
(AWP / 14.07.2011 12h46)