Troisième séance de suite de hausse des prix du brut
Les prix du pétrole ont aligné une troisième séance d'affilée de hausse mercredi, montant à Londres à leur plus haut niveau depuis plus de deux ans alors que les opérations de remise en route de l'oléoduc Trans Alaska se prolongeaient.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en février a terminé à 91,86 dollars, en progression de 75 cents par rapport à la veille.
Les cours, qui ont pris presque quatre dollars depuis le début de la semaine, sont montés jusqu'à 92,39 dollars à New York, sous leur pic du 3 janvier (92,58 dollars).
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord a lui atteint son plus haut niveau depuis début octobre 2008, à 98,85 dollars.
Il a finalement pris 51 cents à 98,12 dollars en clôture.
"Les perturbations dans la production et les approvisionnements sont considérés comme la raison" de cette montée des prix, ont observé les analystes de Commerzbank. "Après la fermeture de l'oléoduc aux Etats-Unis, la production a maintenant été interrompue dans deux champs pétrolifères de la mer du Nord".
Deux plateformes de la compagnie norvégienne Statoil ont été fermées temporairement après la découverte d'une importante fuite de gaz. La production a redémarré mardi soir, mais elle ne devrait atteindre sa pleine capacité qu'au mieux jeudi.
En Alaska, l'oléoduc Trans Alaska, qui permet d'acheminer le brut pompé dans l'Arctique vers la côte sud de cet Etat américain, a été remis en service temporairement mardi soir.
"Il s'agit de faire bouger le pétrole pour éviter un gel important, mais il ne fonctionne pas à pleine capacité", a expliqué Rich Ilczyszyn, de la maison de courtage Lind WaldocK.
L'oléoduc avait été fermé samedi après la découverte d'une fuite, toujours pas totalement colmatée. Il achemine habituellement 10% de la production totale des Etats-Unis.
"Le marché s'est d'abord concentré sur l'oléoduc, et ensuite s'est tourné du côté des marchés boursiers", a estimé Rich Ilczyszyn.
Wall Street évoluait en nette hausse à moins d'une heure de la clôture, les marchés financiers se montrant rassurés par le succès d'une émission obligataire au Portugal, un pays de la zone euro dont le déficit inquiète.
"Vu que le Portugal a apparemment évité un désastre (...) et que des indicateurs économiques en Allemagne montrent une croissance au plus haut depuis presque 20 ans, l'accélération de la croissance économique de la planète semble en route", ont noté les analystes de JP Morgan. "Pour autant, un nouveau renforcement des prix pourrait bien affecter la demande mondiale".
Les prix ont brièvement accéléré leur hausse à l'annonce d'une chute la semaine dernière de 2,2 millions de barils des stocks américains de brut, qui ont déjà plongé de 20 millions de barils en décembre.
Mais les stocks de produits raffinés, aussi bien d'essence que de produits distillés, ont fortement progressé, et bien plus que prévu. Au total, les réserves d'hydrocarbures américaines s'affichent en légère hausse.
Autre facteur de soutien, selon Mike Fitzpatrick, de Kilduff Report, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) "ne semble plus redouter que la hausse des prix affecte la demande de ses acheteurs: l'Iran a indiqué qu'aucune réunion d'urgence n'était nécessaire face à la hausse des prix".
rp
(AWP/13 janvier 2011 06h21)