Le brut recule nettement, dans un marché ébranlé par l'emploi américain
Vers 16h00 GMT (18h00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août s'échangeait à 118,04 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 55 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 2,40 dollars à 96,27 dollars.
Les prix du baril creusaient leurs pertes, sous le coup de la publication du rapport mensuel sur l'emploi et le chômage américains, habituellement considéré comme un baromètre permettant d'évaluer la vigueur de la première économie mondiale.
Les embauches sont restées au point mort en juin, pour le deuxième mois de suite, aux Etats-Unis, où seuls 18'000 emplois ont été créés, tandis que le taux de chômage a poursuivi contre toute attente sa remontée, à 9,2% de la population active.
Ces chiffres officiels ont fait l'effet d'une douche froide et déçu d'autant plus sévèrement les opérateurs que l'enquête ADP sur l'emploi privé publiée la veille suggérait un net redémarrage de l'activité dans le secteur privé.
Les chiffres ADP avaient alimenté jeudi un regain d'enthousiasme sur les marché, le Brent ayant bondi de près de 5 dollars et le WTI de 2 dollars, touchant des niveaux plus vus depuis la mi-juin, avant de se replier vendredi dès les échanges asiatiques.
"Le rapport de vendredi est un rappel bienvenu que la plus grosse économie de la planète est toujours fragile et que son état ne justifie guère les prix élevés d'un certain nombre d'actifs jugés risqués", notamment des matières premières, "dont les prix ont accusé le coup après ces chiffres décevants sur l'emploi américain", soulignait Julian Jessop, de Capital Economics.
"Avec de multiples signes que les autres grandes économies dans le monde (notamment la Chine et la zone euro, ndlr) ralentissent également, la demande (de pétrole) pourrait décevoir" au cours des prochains mois, avertissait-il.
Le WTI échangé à New York, davantage corrélé à la santé de la consommation énergétique américaine, baissait beaucoup plus que le Brent londonien, contribuant à creuser encore l'écart entre les prix des deux bruts de référence, qui évoluait désormais autour de 22 dollars.
Plus tôt vendredi, les cours du baril avaient par ailleurs pâti d'"une réaction tardive aux chiffres officiels des stocks pétroliers américains publiés jeudi, qui ont montré un recul bien moins important qu'attendu des réserves de brut" aux Etats-Unis, soulignait Peter Bassett, de Westhouse Securities.
Le Département américain de l'Energie (DoE) avait également fait état de légères baisses des stocks de produits pétroliers et d'essence.
"Un rebond des stocks de brut surviendra probablement dans les prochaines semaines, alors que la demande d'essence est restée faible la semaine dernière, avant le week-end prolongé de la fête nationale américaine", relevait Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital.
Le 4 juillet, fête nationale aux Etats-Unis, est marqué par une recrudescence des déplacements en voiture et représente habituellement le pic annuel de la consommation de carburants dans le pays.
cha
(AWP / 08.07.2011 18h30)