Le brut sans direction, marché atone marqué par un jour férié américain
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août s'échangeait à 111,60 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 17 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 5 cents à 94,99 dollars.
Les cours du baril oscillaient autour de l'équilibre dans un marché sans grand volume, marqué par l'absence de nombreux opérateurs américains et la fermeture du marché new-yorkais, en raison de la fête nationale des Etats-Unis.
Les inquiétudes persistantes sur les perspectives de la consommation mondiale et les incertitudes sur la crise grecque alimentaient par ailleurs la prudence des investisseurs.
"Le fait que les prix du pétrole ont persisté à chuter vendredi, en dépit d'un chiffre meilleur qu'attendu sur l'activité manufacturière américaine et la bonne tenue des marchés boursiers, montre que la dynamique (des cours du baril) est pour le moment à la baisse", soulignait Filip Petersson, analyste de la banque suédoise SEB.
Des statistiques montrant un ralentissement de l'activité manufacturière en Chine, deuxième pays consommateur d'or noir du monde, et dans la zone euro, avaient contribué vendredi à peser sur l'humeur des opérateurs, les incitant à engranger quelques bénéfices après le fort rebond des prix les jours précédents.
De même, les analystes s'interrogeaient sur la résistance de la demande américaine face à des niveaux de prix toujours élevés.
"Alors que la fête nationale américaine marque normalement le pic annuel des grands déplacements en voiture aux Etats-Unis, la demande d'essence la semaine précédente était 2% plus faible que l'an dernier à la même période", observaient les experts de Commerzbank.
Les cours avaient également été tirés vers le bas par l'annonce vendredi que le gouvernement américain avait vendu 30 millions de barils de brut puisés dans ses stocks stratégiques.
Cette opération entre dans le cadre de la décision de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) d'alimenter le marché pour compenser l'arrêt des exportations libyennes pendant la période estivale, marquée par une augmentation de la consommation.
"Ce pétrole issu des stocks stratégiques devrait se traduire dans les prochaines semaines par une hausse des stocks commerciaux, et tirer les prix du brut encore davantage vers le bas", estimait Commerzbank.
Un accroissement des réserves pétrolières américaines est traditionnellement considéré comme le reflet d'un manque de vigueur de la consommation énergétique et est de nature à peser sur les prix du baril.
La banque d'affaire Goldman Sachs a cependant estimé, dans une note rapportée par l'agence Dow Jones Newswires, que la décision de l'AIE devrait avoir un impact bien moins important qu'attendu sur les prix du brut, un avis susceptible de soutenir les cours.
mm
(AWP / 04.07.2011 18h32)