Léger repli du brut à New York après des indicateurs décevants
reprise de vendredi soir
New York - Les prix du pétrole se sont légèrement repliés vendredi à New York, après trois séances de hausse, les intervenants empochant quelques bénéfices après la publication d'indicateurs économiques décevants en Europe et en Chine.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en août a terminé à 94,94 dollars, en baisse de 48 cents par rapport à la veille.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a perdu 71 cents à 111,77 dollars.
En nette baisse à l'ouverture des échanges à la criée sur le marché new-yorkais, les cours ont limité leurs pertes en fin de séance.
"Le marché boursier (à New York) monte grâce au chiffre industriel, cela a donné aux intervenants une raison d'acheter du brut", a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
L'indice ISM d'activité manufacturière aux Etats-Unis a enregistré une progression inattendue en juin, entraînant les indices de Wall Street en nette hausse.
Cette nouvelle a tempéré les statistiques industrielles publiées plus tôt en Chine, deuxième pays consommateur d'or noir, et en Europe, sans toutefois suffire pour faire remonter les cours dans le vert.
En zone euro, la croissance de l'activité manufacturière a nettement ralenti en juin, l'indice PMI la mesurant tombant à son plus bas niveau depuis un an et demi. En Chine, le même indice a reculé à un niveau reflétant une quasi stagnation de l'activité.
"Les cours ont du mal à maintenir leur progression alors que les perspectives de demande semblent se dégrader", a expliqué Phil Flynn, de PFG Best.
"C'est bien de sauver la Grèce et que la zone euro ne s'effondre pas, mais en fin de compte, cela ne veut pas dire que la demande de pétrole va progresser", a-t-il ajouté.
Les cours avaient bondi d'environ cinq dollars sur les trois séances précédentes, alors que le Parlement grec adoptait le budget de rigueur, puis sa loi d'application, qui doit lui permettre de recevoir de nouveaux fonds de ses partenaires européens et du FMI.
Les cours ont été aussi tirés vers le bas vendredi par l'annonce par le gouvernement américain qu'il avait vendu 30 millions de barils de brut puisés dans ses stocks stratégiques. Cette démarche entre dans le cadre de la décision de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) d'alimenter le marché pour compenser l'arrêt des exportations libyennes pendant la période estivale, marquée par une augmentation de la consommation.
"Certains pensaient que la demande ne serait pas assez forte, et donc que le gouvernement vendrait moins que 30 millions de barils", a relevé Andy Lipow.
"Cela augmente l'offre (disponible sur le marché), et cela a mis la pression sur le marché", a-t-il rapporté.
Après l'ouragan Katrina en 2005, la dernière fois que les autorités américaines avaient décidé d'avoir recours à leurs réserves stratégiques, la demande avait été inférieure à l'offre, de nombreuses raffineries se trouvant incapable de fonctionner et de traiter ce brut.
Cette fois, la demande a été supérieure aux 30,237 millions de barils proposés, a indiqué le département de l'Energie dans un communiqué, évoquant un "intérêt très élevé de la part de l'industrie".
Le marché new-yorkais sera fermé lundi, fête nationale aux Etats-Unis. Seuls fonctionneront les échanges électroniques.