Les prix se replient en fin d'échanges européens - indicateurs décevants
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août s'échangeait à 110,42 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 2,06 dollars par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 1,13 dollar à 94,29 dollars.
"Ce repli des cours du brut correspond à une correction plutôt raisonnable après la hausse (des dernières séances). Les marchés étaient sous pression après un indicateur manufacturier décevant en Chine", relevait Myrto Sokou, du courtier Sucden.
L'activité manufacturière en Chine a continué à croître en juin, mais à un rythme très faible, selon un indice d'une organisation proche du gouvernement, signe d'efficacité des mesures prises par Pékin pour maîtriser l'inflation.
Alors que la Chine, deuxième pays consommateur de brut dans le monde, est très surveillée par les opérateurs, cet indicateur "avivait les craintes d'un ralentissement économique du pays", susceptible d'affecter sa demande énergétique au deuxième semestre, soulignait Mme Sokou.
Un autre indicateur contribuait à assombrir l'humeur des opérateurs: en zone euro, la croissance de l'activité manufacturière a nettement ralenti en juin, l'indice la mesurant tombant à son plus bas niveau depuis un an et demi, renforçant les inquiétudes sur la solidité de la reprise économique mondiale.
Par ailleurs, l'annonce d'une accélération inattendue de l'activité de l'industrie manufacturière aux Etats-Unis en juin n'a pas permis de rasséréner les opérateurs, d'autant qu'un autre indicateur, lui aussi publié vendredi, témoignait d'une nouvelle baisse du moral des ménages américains.
Dans ce contexte, les investisseurs étaient tentés d'engranger quelques bénéfices, après une hausse de quelque 10 dollars des cours du Brent sur les quatre premiers jours de la semaine, et à l'approche d'un week-end prolongé aux Etats-Unis, où les marchés seront fermés lundi pour la fête nationale.
"La faiblesse des indices manufacturiers en Chine et les prises de bénéfices devraient peser sur le marché aujourd'hui. Par ailleurs, après plusieurs jours d'optimisme sur la Grèce, celui-ci pourrait retomber et les inquiétudes ressurgir" sur les pays fragiles de la zone euro, soulignait Filip Petersson, analyste de la banque SEB.
Les prix du pétrole avaient été soutenus cette semaine par l'adoption par le Parlement grec d'un budget de rigueur puis sa loi d'application, garantissant la poursuite du soutien financier de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) à Athènes.
Ces deux votes avaient soulagé les marchés financiers, qui redoutaient la perspective d'un défaut de paiement du pays, et avait soutenu l'euro face au dollar. Cette dépréciation du billet vert rendait plus attractifs les achats de pétrole, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.