Flambée des cours du pétrole face aux sanctions américaines contre la Russie
Cours de clôture: Les cours du brut ont bondi jeudi, poussés par les sanctions prises par Washington à l'encontre de deux géants russes du secteur pétrolier, Rosneft et Lukoil, susceptibles de nettement limiter l'offre sur le marché."Face au refus du président Poutine d'arrêter cette guerre insensée" en Ukraine, les États-Unis ont annoncé mercredi un gel de tous les actifs de Rosneft et de Lukoil sur le sol américain ainsi qu'une interdiction faite à toutes les entreprises du pays de faire des affaires avec ces sociétés "qui financent la maChine de guerre du Kremlin", a expliqué le secrétaire au Trésor Scott Bessent.
"Le marché a clairement été secoué par ces nouvelles sanctions (...) très sévères", commente auprès de l'AFP John Kilduff, d'Again Capital.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, a gagné 5,62% à 61,79 dollars.
Scott Bessent a assuré que son ministère était "prêt à aller plus loin si cela s'avérait nécessaire", invitant les alliés des États-Unis "à se joindre à (ces) sanctions".
Le "bouleversement pour le marché" est en partie dû "au revirement complet, une fois de plus, en ce qui concerne la politique américaine à l'égard de la Russie", juge John Kilduff.
"Rosneft et Lukoil représentent environ 50 à 55% de la production russe de pétrole brut", indique Giovanni Staunovo, analyste chez UBS.
Les exportations des deux groupes s'élèvent à environ 3 millions de barils quotidiens, selon les spécialistes du secteur.
Comme "ces mesures augmentent le risque de non-conformité pour les banques internationales" qui participeraient aux transactions de brut venu de Russie, les raffineurs en Asie ont été "incités à réévaluer leurs achats russes", soulignent les analystes d'Oxford Economics.
Principaux acheteurs du pétrole russe, la Chine et l'Inde - cette dernière étant visée par des droits de douane indirects en raison de son approvisionnement en Russie - pourraient être forcées de se tourner vers d'autres producteurs pour couvrir leurs besoins.
Mais les conséquences de ces nouvelles mesures américaines pourraient être limitées dans le temps, car "comme le montrent les épisodes passés, les nouvelles règles en matière de sanctions finissent par être assimilées et contournées au fil du temps", préviennent les analystes d'Oxford Economics.
Le marché continue d'ailleurs d'être largement approvisionné avec une croissance solide de l'offre en provenance des pays d'Amérique (États-Unis, Canada, Brésil, Guyana, etc.) et surtout de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+).
(c) AFP
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