Le brut recule, un indicateur chinois et des prises de bénéfices pèsent
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en août s'échangeait à 111,45 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,10 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 70 cents à 94,72 dollars.
Les investisseurs engrangeaient quelques bénéfices, après une hausse de quelque 10 dollars des cours du baril sur les quatre premiers jours de la semaine, le marché ayant effacé le fort recul enregistré la semaine précédente après la décision de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) de recourir aux stocks stratégique de ses Etats-membres.
Le marché avait fortement grimpé mercredi et terminé à nouveau en hausse jeudi, après l'adoption par le Parlement grec d'un nouveau plan d'austérité.
"Le Parlement a approuvé la mise en oeuvre de ce plan, qui garantira le versement d'une nouvelle tranche d'aide financière à Athènes par la zone euro et le Fonds monétaire internationale (FMI) et donc évitera dans l'immédiat un défaut de paiement du pays", relevait Tamas Varga, du courtier PVM.
L'approbation du budget d'austérité grec a alimenté un regain de confiance des marchés, se traduisant notamment par un affaiblissement face à l'euro de la valeur refuge qu'est le dollar. La baisse du billet vert rend plus attractifs les achats de matières premières libellés dans la monnaie américaine, comme le brut, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Jeudi, "tous les regards se tournaient vers la Grèce", mais les investisseurs tournaient vendredi leur attention vers la Chine, où a été dévoilée une chute d'un indicateur manufacturier propre à plomber les cours du pétrole, expliquait Mme Varga.
L'activité manufacturière en Chine a continué à croître en juin, mais à un rythme très faible, selon un indice d'une organisation proche du gouvernement, signe d'efficacité des mesures prises par Pékin pour maîtriser l'inflation.
La banque HSBC avait indiqué plus tôt cette semaine que l'activité manufacturière en Chine était tombée en juin à un plus bas en 11 mois.
Alors que la Chine, deuxième pays consommateur de brut dans le monde, est très surveillée par les opérateurs, ces indicateurs avivaient les craintes d'un ralentissement économique susceptible d'affecter sa demande énergétique.
Dans ce contexte, le marché du pétrole ne parvenait plus à profiter de la faiblesse persistante du dollar face à un euro revigoré.
"La faiblesse des indices manufacturiers en Chine et les prises de bénéfices devraient peser sur le marché aujourd'hui. Par ailleurs, après plusieurs jours d'optimisme sur la Grèce, celui-ci pourrait retomber et les inquiétudes ressurgir" sur les pays fragiles de la zone euro, avertissait Filip Petersson, analyste de la banque SEB.
Les investisseurs guetteront par ailleurs vendredi la publication aux Etats-Unis de l'indice ISM d'activité dans l'industrie pour juin, après un indicateur ayant témoigné jeudi d'une accélération de l'activité économique dans la région de Chicago - publication "étonnamment solide" selon M. Petersson.