Le bénéfice net du géant saoudien Aramco recule de 4,6% au 1er trimestre

La baisse s'explique par "une diminution des revenus et autres produits liés aux ventes, ainsi qu'une augmentation des coûts d'exploitation", précise le groupe, fleuron de l'économie saoudienne et l'une des plus grandes entreprises au monde en terme de capitalisation boursière.
"Les dynamiques du commerce mondial ont pesé sur les marchés de l'énergie au premier trimestre 2025, l'incertitude économique affectant les prix du pétrole", a relevé Amin Nasser, le directeur général du géant pétrolier saoudien, dans un autre communiqué.
Le résultat net de l'entreprise pour le premier trimestre s'est élevé à 97,54 milliards de rials (26,01 milliards de dollars ou 23,13 milliards d'euros) contre 102,27 milliards de rials (27,27 milliards de dollars ou 24,25 milliards d'euros) sur la même période de 2024.
Les prix de référence du pétrole brut ont plongé à leurs "plus bas niveaux en quatre ans", selon le rapport mensuel de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) de mi-avril.
Les contrats à terme sur le Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. sont ainsi passés sous les 60 dollars le baril, avant de se redresser. Vendredi matin, le baril s'échangeait sur les marchés à 61,05 dollars pour le WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie. et à 63,95 dollars pour le Brent de la mer du Nord.
"Sous pression"
Premier exportateur de brut au monde, l'Arabie saoudite produit environ 10% de la production mondiale.
Actuellement sa production atteint 9,2 millions de barils par jour, un niveau inférieur à sa capacité de production maximale de 12 millions de barils, selon le think tank saoudien Jadwa, basé à Ryad.
"Le marché est sous pression", analyse Ibrahim al-Ghitani, spécialiste de l'énergie basé aux Emirats arabes.
"Sa performance a commencé à reculer au premier trimestre 2025, en raison de fondamentaux faibles en matière d'offre et de demande: ralentissement de la demande chinoise en brut, guerre commerciale américaine et ajustement de la politique de production de l'OPEP+", dit-il.
Les résultats d'Aramco paraissent au moment où les prix du pétrole continuent de baisser en raison des inquiétudes suscitées par les droits de douane imposés par le président américain Donald Trump, qui pourraient freiner le commerce international et la demande.
Le prix du baril a aussi reculé de plus de 3% après l'annonce la semaine dernière par les pays de l'Organisation des produits exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+), dont fait partie l'Arabie saoudite, d'une forte augmentation de leur production.
L'Arabie saoudite, la Russie et six autres pays membres de l'OPEP+ sur vingt-deux ont déclaré samedi qu'ils sortiraient de terre 411.000 barils par jour en juin.
La monarchie saoudienne de son côté est engagée dans de vastes dépenses pour transformer le royaume en un centre pour les affaires et le tourisme.
Aramco, dont le gouvernement saoudien détient actuellement 81,5%, est la principale source de financement de ce programme Vision 2030 visant à préparer l'après-pétrole, notamment des projets phares, comme Neom, une mégapole futuriste en construction dans le désert, un nouveau méga-aéroport à Ryad ou encore la Coupe du monde de football de 2034.
Le géant saoudien avait dégagé des bénéfices record en 2022 de 161,1 milliards de dollars, dopés par la flambée des prix du pétrole dans un marché bouleversé par la reprise post-Covid et l'invasion russe de l'Ukraine. Cela avait alors permis au royaume du Golfe de dégager son premier excédent budgétaire annuel depuis près d'une décennie.
En septembre, le ministère saoudien des Finances a indiqué qu'il prévoyait un déficit budgétaire de 2,3% du PIB en 2025 et que cette situation déficitaire se prolongerait jusqu'en 2027.
(c) AFP