Le pétrole sans grand entrain, avant droits de douane et réunion de l'Opep+
Le prix du baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord, pour livraison en mars, a avancé de 0,38% à 76,87 dollars.
Le cours de son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.), pour livraison le même mois, a grappillé 0,15% à 72,73 dollars.
Depuis sa prise de fonctions, le président Donald Trump a brandi la menace de droits de douane pour faire plier des partenaires commerciaux des États-Unis.
Il a annoncé vouloir imposer 25% de droits de douane à compter du 1er février sur les produits en provenance du Canada et du Mexique, pourtant théoriquement protégés par un accord de libre-échange.
Toutefois, mercredi, à l'occasion de son audition de confirmation devant le Sénat américain, le probable futur secrétaire au Commerce Howard Lutnick a assuré que le Canada et le Mexique ne seraient pas visés par ces surtaxes s'ils se décident "à agir" pour limiter le trafic de fentanyl et de migrants entrant aux États-Unis.
"Ces mots ont provoqué une chute" du cours de l'or noir mercredi car "les opérateurs semblent penser que ces droits de douane seront évités d'une manière ou d'une autre", a commenté dans une note Phil Flynn, de Price Futures Groupe.
"Le fait qu'ils aient raison ou non pourrait être le catalyseur du prochain mouvement du pétrole", a ajouté l'analyste.
Le marché attend aussi la réponse de l'OPEP+ à Trump.
"Je vais demander à l'Arabie saoudite et à l'OPEP de baisser le coût du pétrole" en produisant plus, avait affirmé le président la semaine passée lors d'une allocution en ligne au Forum économique de Davos, avec l'objectif, dit-il, de lutter contre l'inflation.
Si Donald Trump se tourne vers l'OPEP+, c'est parce que le cartel garde une capacité inexploitée de production de près de six millions de barils par jour. Il vise en particulier l'Arabie saoudite, qui détient à elle seule environ la moitié de cette capacité.
Les membres de l'OPEP+, qui doivent se réunir lundi prochain, organisent depuis fin 2022 une stratégie de raréfaction de l'offre afin de maintenir leurs profits sur le long terme, avec une réduction consentie par les huit pays membres de 2,2 millions de barils de production.
Le plan actuel prévoit un retour graduel de ce volume d'or noir sur le marché à partir d'avril, à hauteur de 120.000 barils quotidiens supplémentaires chaque mois pendant 18 mois.
Pour Andy Lipow, les commentaires de Donald Trump ne devraient pas faire bouger la ligne du cartel.
"Je ne crois pas qu'il soit actuellement dans l'intérêt de l'OPEP+ de voir les prix baisser, étant donné les déficits budgétaires que beaucoup des pays membres ont pour atteindre leurs objectifs en matière de dépenses intérieures", estime M. Lipow.
Selon l'analyste, "les actions de l'OPEP+ resteront guidées par l'évolution du brut".
(c) AFP