Porté par les droits de douane, le pétrole monte dans un marché toujours à cran
Le prix du baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord, pour livraison en mars, a gagné 0,53% à 77,49 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.), pour livraison le même mois, a avancé de 0,82% à 73,77 dollars.
Interrogée sur la question des droits de douane, que Donald Trump menace d'appliquer depuis plusieurs semaines aux produits en provenance de ses voisins en dépit de l'accord commercial qui les lie, Mme Leavitt a confirmé la volonté du président américain de les appliquer dès le 1er février.
Dès samedi, des surtaxes de 25% pourraient ainsi s'appliquer aux produits venus du Mexique et du Canada. L'application de ceux-ci sur le pétrole canadien aurait pour incidence une augmentation du prix du baril.
Karoline Leavitt a par ailleurs rappelé que la Chine pourrait elle aussi être concernée par ces droits de douane. Donald Trump a menacé d'imposer surtaxes de 10% sur les produits chinois, tout en laissant la porte ouverte à d'éventuelles négociations avec Pékin.
Le cours de l'or noir "est en quelque sorte à un point d'équilibre, il ne faut donc pas grand-chose pour le faire basculer d'un côté ou de l'autre", analyse auprès de l'AFP John Kilduff, d'Again Capital.
Plus tôt dans la journée, "c'est la Libye qui a hanté le marché, avec des perturbations potentielles sur l'approvisionnement", ajoute l'analyste.
Selon les informations de l'agence Bloomberg, un groupe se présentant comme le "mouvement du Croissant pétrolier" avait arrêté les activités des deux ports de l'Est Libyen "qui traitent ensemble plus de 400.000 barils par jour".
Dans une vidéo publiée début janvier, le mouvement du Croissant pétrolier avait prévenu qu'il prendrait des mesures pour bloquer la production et les exportations d'or noir si la NOC ne transférait pas le siège de cinq sociétés énergétiques vers la région dite du Croissant pétrolier, de l'ouest à l'est.
Le pays est divisé entre le gouvernement de Abdelhamid Dbeibah reconnu par l'ONU et basé à Tripoli (ouest) et l'autorité rivale de l'est soutenue par l'homme fort Khalifa Haftar.
Le risque d'une rupture d'approvisionnement a d'abord conduit l'or noir à s'apprécier, prenant plus de 1% en séance, avant de tomber avec l'annonce par la Compagnie nationale Libyenne de pétrole (NOC) de la reprise.
L'attention des opérateurs a été concentrée sur la Libye "car nous ne pouvons vraiment pas nous permettre de perdre cet approvisionnement" de près d'un demi-million de barils quotidiens, assure John Kilduff.
"Tous les barils sont actuellement importants. C'est la raison pour laquelle le prix est assez sensible aux différents éléments du marché ces jours-ci, qu'ils soient positifs ou négatifs", ajoute le spécialiste.
Par ailleurs, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+) se réunit la semaine prochaine à l'occasion d'un comité ministériel conjoint de suivi (JMMC).
Les analystes s'attendent à ce que l'alliance s'en tienne à son plan de production actuel malgré les pressions du nouveau président des États-Unis Donald Trump, qui, jeudi dernier, a invité l'Arabie saoudite et l'OPEP à faire baisser les prix du pétrole en augmentant leur production.
(c) AFP