Trump plombe les cours du pétrole en ciblant l'Opep
"Je vais demander à l'Arabie saoudite et à l'OPEP de baisser le coût du pétrole", a affirmé le président américain lors d'une allocution en ligne devant un parterre de grands patrons à l'occasion du Forum économique mondial de Davos, en Suisse.
"Je suis d'ailleurs franchement surpris qu'ils ne l'aient pas fait avant l'élection. Ne pas le faire n'était pas franchement une preuve d'amour", a ensuite estimé M. Trump.
Les cours de l'or noir ont instantanément réagi à la baisse.
En légère hausse avant la déclaration du président américain, le prix du baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord, pour livraison en mars, a perdu 0,90% à 78,29 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, a reculé de 1,09% à 74,62 dollars.
"Le retour de Donald Trump au pouvoir met les opérateurs sur le qui-vive (et) amène beaucoup de volatilité", commente auprès de l'AFP Phil Flynn, de Price Futures Group.
Pour doper les prix, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+) organise depuis fin 2022 une stratégie de raréfaction de l'offre.
Le cartel dispose actuellement d'une capacité inexploitée de production de près de six millions de barils par jour que le président américain voudrait voir revenir sur le marché afin de faire drastiquement baisser les prix de l'énergie.
Donald Trump espère ainsi lutter contre l'inflation et augmenter le pouvoir d'achat des Américains.
Cependant, note Phil Flynn, le président américain a menacé à plusieurs reprises d'appliquer de nouvelles sanctions à plusieurs pays dont l'Iran et la Russie, ce qui pourrait réduire l'offre de brut et donc diminuer les possibilités de baisse des cours.
"Ainsi, même si l'OPEP augmente sa production, (les États-Unis) auront probablement besoin de ce pétrole parce qu'(ils vont) probablement réduire les exportations du Venezuela, de l'Iran et potentiellement de la Russie, en fonction de l'évolution des négociations de paix", a avancé M. Flynn.
Jeudi, l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) a publié ses chiffres sur les stocks commerciaux de pétrole brut, qui se sont contractés plus que prévu la semaine dernière, ce qui représente la neuvième baisse d'affilée des réserves américaines.
Durant la semaine achevée le 17 janvier, ces réserves ont diminué de 1 million de barils. La production américaine de brut était quant à elle stable par rapport à la période précédente, à 13,48 millions de barils.
(c) AFP