Le pétrole recule, toujours dans l'incertitude des droits de douane

Le prix du baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord, pour livraison en mars, a perdu 0,29% à 79,00 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a reculé de 0,41% à 75,42 dollars.
"Cette baisse s'explique en partie par le fait que le président Trump a semblé laisser une certaine marge de manoeuvre en ce qui concerne les sanctions à l'encontre du Canada et du Mexique", a écrit dans une note Phil Flynn, de Price Futures Group.
Cela fait des semaines que le président américain a annoncé son intention d'imposer des droits de douane de 25% à ses voisins en dépit de l'accord commercial qui les lie.
Pour son retour lundi à la Maison Blanche, sans tenir compte de leurs protestations, il a ajouté qu'il pensait que ces surtaxes pourraient entrer en vigueur le 1er février.
"Le marché du pétrole est très préoccupé par la possibilité que le président Trump impose des droits de douane de 25% sur le brut canadien, lourd et bon marché", a relevé Phil Flynn, soulignant que ce pétrole lourd "aide" les raffineries américaines et qu'il permet de produire plus de diesel. Avec les températures froides observées aux États-Unis, "ce dernier sera très demandé", a-t-il ajouté.
Mercredi, Trump a aussi assuré que si Moscou ne conclut pas d'accord avec l'Ukraine "maintenant", il n'aurait "pas d'autre choix que d'imposer de hauts niveaux de taxes, de droits de douane et de sanctions sur tout ce que la Russie vend aux États-Unis et à d'autres pays".
Ces mesures pourraient réduire l'offre de brut disponible, mais, note John Kilduff, s'il reste des inquiétudes, le marché les "a déjà anticipées autant que possible".
De plus, estime l'analyste, les nouvelles sanctions annoncées début janvier par Washington et Londres au secteur énergétique russe n'ont pas eu un impact significatif sur la disponibilité du brut et "la plupart des flux de pétrole se poursuivent".
Les opérateurs peinent aussi à quantifier l'impact des nouvelles mesures du président américain, susceptibles de faire évoluer les cours autant à la hausse qu'à la baisse.
D'un côté, elles "pourraient faire des États-Unis un exportateur net d'énergie", ce qui encouragerait des cours moins élevés, explique Dilin Wu, du courtier Pepperstone.
De l'autre, les entreprises pétrolières devront s'assurer "que les prix restent rentables" avant d'intensifier leur production pour atteindre les objectifs de la nouvelle administration américaine, rappelle Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.
(c) AFP