Trump promet de "forer à tout-va", le pétrole en baisse
"Nous allons forer à tout-va", a-t-il répété, une formule devenue un de ses slogans de campagne ("We will drill, baby, drill").
Le président américain entend ainsi accroître la production de pétrole et de gaz, pour "remplir les réserves stratégiques" et "exporter l'énergie américaine dans le monde entier", retiennent du discours les analystes de DNB.
L'impact de cette annonce, largement attendue par le marché, n'est cependant que modéré: les cours du brut étaient déjà partis à la baisse avant ce discours, après avoir atteint ces derniers jours des niveaux conduisant les opérateurs à vendre, souligne même Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.
Vers 10H50 GMT (11H50 HEC), le prix du baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord, pour livraison en mars, perd 1,36% à 79,06 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en février, dont c'est le dernier jour de cotation, chute de 2,22% à 76,15 dollars.
Quelque "394 millions de barils" sont actuellement stockés aux États-Unis, sur "une capacité d'un peu plus de 700 millions", chiffrent les analystes de DNB. Cela signifie que "Trump cherchera à acheter environ 300 millions de barils sur le marché", ajoutent-ils.
Difficile cependant pour l'administration Trump d'accroître une production déjà record en 2024, en hausse depuis des années, et qui dépasse quasiment tous les mois les 13 millions de barils par jour.
Car pour augmenter considérablement la production, l'industrie pétrolière américaine a besoin d'un prix du pétrole plus élevé, ce qui conduit à l'inverse de l'effet recherché, souligne Bjarne Schieldrop.
Pour y parvenir, le président républicain va probablement lever les restrictions, notamment environnementales, sur les terres et les eaux fédérales à des fins d'exploration et de production de pétrole et de gaz, estime-t-il.
"Ce processus risque de prendre du temps" et "prolongera la durée de vie de l'industrie fossile américaine plutôt qu'elle ne stimulera la production à des niveaux plus élevés", avance l'analyste.
Helge André Martinsen et Tobias Ingebrigtsen de DNB, soulignent par ailleurs que selon la Société nationale du pétrole de Chine (CNPC) la demande de pétrole de la Chine, premier importateur mondial, "diminuera immédiatement après avoir atteint un sommet cette année".
Une annonce qui laisse présager que le géant asiatique ne sera plus le moteur de la demande de pétrole à l'avenir.
(c) AFP