Le pétrole retombe à son niveau d'avant l'attaque de l'Iran sur Israël
Le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en décembre a lâché 4,14%, pour clôturer à 74,25 dollars.
Le West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain avec échéance en novembre a lui abandonné 4,40%, à 70,58 dollars.
Déjà mal orienté depuis la veille, le marché a plongé après la publication d'une information du Washington Post selon laquelle le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué au président américain Joe Biden que la riposte israélienne viserait des cibles militaires Iraniennes.
L'Etat hébreu épargnerait ainsi les infrastructures énergétiques de la République islamique que les opérateurs estimaient jusqu'ici à risque.
"Cela réduirait significativement la possibilité de perturbations de l'offre", observe Carsten Fritsch, de Commerzbank.
"Netanyahu est connu pour annoncer quelque chose, puis ne pas le faire ou faire autrement", prévient Bill O'Grady, de Confluence Investment. "Mais aujourd'hui, la thèse dominante, c'est que rien ne va se passer" pour l'appareil pétrolier Iranien.
Même si Robert Yawger, de Mizuho, l'estime encore à 3 à 5 dollars le baril de WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie., la prime géopolitique se dégonfle et la perception de menaces sur l'offre s'estompent.
🇨🇳 Dans le même temps, "la demande chinoise s'est évaporée", constate l'analyste, Carsten Fritsch rappelant que les importations de brut par la République populaire se sont contractées en septembre pour le cinquième mois d'affilée sur un an.
Cela explique, selon Robert Yawger, que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ait abaissé lundi ses prévisions d'évolution de la demande de brut.
Mardi l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a légèrement augmenté sa projection de consommation pour 2025, mais continue d'anticiper une décélération par rapport aux années précédentes, particulièrement en Chine.
L'AIE s'attend aussi à ce que l'augmentation de production aux États-Unis, Brésil, Guyana et Canada, soit hors OPEP, soit supérieure de 500.000 barils par jour à celle de la demande mondiale.
Les nouvelles mesures de relance annoncées par Pékin sont jugées insuffisantes par les opérateurs pour relancer la consommation en générale en Chine, et la demande d'énergie en particulier.
"La Chine est le moteur de la croissance mondiale depuis dix ans, et si cela disparaît, cela va rendre la tâche très compliquée pour l'OPEP", avertit Robert Yawger.
En l'état, huit membres de l'OPEP et de l'alliance OPEP+ prévoient de revenir progressivement, à partir de décembre, sur des coupes de production de 2,2 millions de barils consenties depuis l'an dernier.
"Je ne crois pas qu'il y ait un bon moyen (pour l'OPEP) de sortir de cette situation", considère Bill O'Grady. "La solution, c'est un baril (de WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) en dessous de 60 dollars."
"On s'approche d'une situation qui pourrait devenir mouvementée", estime Robert Yawger, avec un possible raidissement de l'Arabie saoudite face à ses partenaires de l'OPEP+, dont certains ne respectent pas les quotas fixés par le cartel.
Une accélération des volumes saoudiens et une nouvelle chute des cours seraient seules susceptibles de remettre de l'ordre dans la maison OPEP, selon Bill O'Grady.
"Cela fait partie de l'histoire du marché du pétrole", rappelle l'analyste. "De temps en temps, les Saoudiens doivent laisser les choses s'effondrer pour que tout le mondre reprenne ses esprits."
Pour Daniel Ghali, de TD Securities, les opérateurs spéculatifs sentent le marché tourner après deux semaines d'ascension et se couvrent. Ce mouvement pourrait être accompagné, selon lui, par les algorithmes de marché, qui suivent une tendance et l'accentuent.
(c) AFP