Forte hausse du brut après le vote grec et la chute des stocks aux USA
reprise de mercredi soir
New York - Les prix du pétrole ont bondi mercredi à New York, sous l'effet d'avancées sur la Grèce où le Parlement a adopté un nouveau plan d'austérité crucial, et d'une chute des stocks de brut aux Etats-Unis.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en août a terminé à 94,77 dollars, en hausse de 1,88 dollar par rapport à la veille.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a progressé encore plus fortement, gagnant 3,62 dollars à 112,40 dollars.
Comme l'ensemble des marchés financiers, le marché pétrolier a accueilli avec soulagement l'approbation par les parlementaires grecs du budget pluriannuel d'austérité exigé par les bailleurs de fonds internationaux pour poursuivre leur soutien financier au pays.
"Le marché pense que le risque de défaut est repoussé dans le temps", a constaté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
"Par conséquent, on a vu l'euro se renforcer et le dollar s'affaiblir, ce qui a encouragé les achats" de brut, a-t-il expliqué.
Toute perte de valeur de la monnaie américaine rend les matières premières libellées en billet vert plus intéressantes pour les acheteurs munis d'autres devises.
"Le dollar a pâti des conséquences de la situation en Grèce", tirant les cours du pétrole à la hausse, a renchéri John Kilduff, d'Again Capital.
Par ailleurs, les chiffres hebdomadaires sur l'évolution des stocks pétroliers américains "sont ressortis très positifs" pour les prix, a ajouté l'analyste.
Ils ont notamment révélé une chute de plus de quatre millions de barils la semaine dernière des réserves de brut, qui avaient déjà diminué d'environ dix millions de barils sur les trois semaines précédentes.
Les réserves d'essence ont également baissé. Elles sont très surveillées avant le week-end prolongé par la fête nationale américaine le 4 juillet, qui marque d'habitude un pic de consommation de carburant.
"En plus, les raffineries ont ralenti leurs cadences en raison de problèmes d'exploitation. La production d'essence a nettement diminué, ce qui a soutenu le marché de l'essence", a observé Andy Lipow.
Déjà en forte hausse mardi, les cours ont désormais effacé la plus grande partie des pertes enregistrées sur le marché new-yorkais depuis jeudi dernier, lorsque l'Agence internationale de l'Energie (AIE) a annoncé qu'elle allait mettre sur le marché 60 millions de barils puisés dans ses stocks stratégiques.
"Une fois le choc initial surmonté, la réaction du marché pétrolier semble montrer un certain scepticisme", ont constaté les analystes de Barclays Capital.
Selon ces analystes, cette mesure revient en effet à "emprunter du pétrole du futur pour le présent, parce qu'il faudra au final remplir de nouveau les stocks stratégiques".