Double cotation de TotalEnergies à New York: Pouyanné confirme le projet
Devant les investisseurs réunis à Paris, le dirigeant a apporté des précisions sur ce projet qui a fait grand bruit en France, au sein de la classe politique, face à la crainte de voir le groupe déplacer sa cotation principale à New York, comme initialement évoqué fin avril.
"Juste pour être clair, parce que je sais que ce que je dis aujourd'hui sera écouté à Paris: Paris restera le marché boursier d'introduction des actions de TotalEnergies", a dit M. Pouyanné.
"Nous voulons juste transformer les ADRs (American Depositary Receipts) en actions ordinaires", a-t-il dit, invoquant une simplification de gestion pour les actionnaires américains et la volonté d'accroître la liquidité sur son titre.
"Ca ne sera pas une révolution", a-t-relativisé. Ces ADR représentent aujourd'hui 9% du capital de l'entreprise.
"Le conseil d'administration soutient donc à l'unanimité ces projets de transformation d'ADR en actions ordinaires", a-t-il ajouté, coupant ainsi court à des rumeurs de divisions au sein du conseil d'administration rapportées dans la presse.
Des aspects techniques restent à clarifier, a-t-il souligné: "Si c'est techniquement faisable, parce que cela nécessite des développements informatiques et un certain délai pour être opérationnel". "C'est donc un travail en cours (...), en lien avec les autorités européennes et américaines, a-t-il expliqué.
En révélant fin avril à Bloomberg que le groupe étudiait une possible cotation principale de son groupe à New York, le PDG de TotalEnergies s'était attiré les foudres de la classe politique française, le président Emmanuel Macron lui demandant de "clarifier" sa position.
M. Pouyanné a par la suite évoqué une "erreur de traduction": il ne voulait pas parler d'une cotation principale à Wall Street mais d'une transformation en actions classiques de ces titres ADR.
Le PDG avait expliqué à Bloomberg, puis au Sénat à Paris, que les Américains achètent plus d'actions que les Européens, moins friands de projets d'énergies fossiles et plus contraints par des normes d'investissements durables. Ainsi, une double cotation en bonne et due forme permettrait au groupe d'obtenir plus facilement des capitaux.
Près de la moitié de l'actionnariat de TotalEnergies (48%) est désormais constituée d'actionnaires institutionnels nord-américains (fonds de pension, gestionnaires d'actifs, assureurs...).
(c) AFP