Le pétrole hésite, pris dans de forts vents contraires
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le prix du baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en juillet prenait 0,04% à 82,78 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.), pour livraison en juin, gagnait 0,03% à 78,65 dollars.
🇺🇸 Le prix du brut a d'abord "bénéficié de la baisse de l'indice des prix à la consommation aux États-Unis cette semaine, ainsi que de la diminution des stocks de pétrole brut" dans le pays, explique Han Tan, analyste chez Exinity.
La publication des chiffres de l'inflation aux États-Unis mercredi, "montrant un ralentissement de la hausse des prix à la consommation, a renforcé les arguments en faveur d'une réduction des taux par la Réserve fédérale (Fed) dans un avenir proche", ajoute Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.
Or, un environnement de taux d'intérêts plus bas a tendance à pousser la croissance et les achats de pétrole.
Jeudi, trois hauts responsables de la banque centrale américaine avaient toutefois tempéré ces attentes en s'opposant à l'idée d'une réduction anticipée des taux directeurs de la Fed.
🇨🇦 Autre facteur haussier: un incendie dans l'ouest du Canada menace la ville pétrolière de Fort McMurray.
La production de plus de 2 millions de barils par jour est en jeu. Les mines de sables bitumineux ne sont pas menacées dans l'immédiat, mais le marché scrute de près la situation.
La pluie a permis jeudi cependant de freiner la progression du brasier, selon les autorités.
Face aux éléments poussant les prix vers le haut, d'autres facteurs viennent tempérer les cours.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu à la baisse ses prévisions de demande pour 2024 et ne s'attend plus qu'à une augmentation de 1,1 million de barils par jour (mb/j MBJ Abréviation de Million(s) de Barils (de pétrole brut) par Jour, sachant qu'un baril équivaut environ à 159 litres soit 42 gallons américains.), contrairement à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui avait quant à elle maintenu ses prévisions plus optimistes.
Carsten Fritsch évoque des prévisions de l'OPEP "peu réalistes". "Même l'OPEP+ (l'OPEP et ses alliés, ndlr) ne semble pas y croire, sinon les réductions volontaires de production (de certains membres) n'auraient pas été nécessaires".
Les investisseurs se sont ainsi davantage concentrés sur les chiffres de l'AIE, qui soulignaient les "inquiétudes persistantes concernant la demande", affirme Han Tan.
(c) AFP