Le pétrole en hausse, poussé par le risque sur la production russe
Le prix du baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord, pour livraison en mai, a gagné 1,54% à 86,75 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.), pour livraison le même mois, a bondi de 1,63% à 81,95 dollars.
Mais les prix ont vraiment décollé après des informations de presse lundi selon lesquelles Moscou a demandé aux opérateurs de réduire leur production de 471.000 barils par jour pour se conformer aux objectifs de réduction de l'OPEP+.
Selon l'agence Reuters, qui mentionne des sources ne voulant pas être nommées, le gouvernement russe a ordonné aux entreprises de réduire leur production de pétrole au deuxième trimestre afin de garantir qu'elles atteignent un objectif de production de 9 millions de barils par jour (b/j) d'ici la fin juin.
"Une réduction de 471.000 b/j: c'est un peu surprenant que ce chiffre soit relativement proche des 600.000 barils que les drones ukrainiens ont ôté du marché" en abîmant les infrastructures et en diminuant les capacités de traitement des raffineries, a ironisé Robert Yawger de Mizuho USA.
Est-ce qu'invoquer le respect des objectifs de réduction de l'OPEP+ est "une excuse pour couvrir le montant de production retiré du marché par l'Ukraine ?", s'est encore interrogé l'analyste. "Je crois que c'est probablement le cas".
Les attaques de drones "ont entraîné une baisse considérable des niveaux d'utilisation (des raffineries russes), ce qui a inévitablement eu des conséquences sur les exportations de produits du pays et a donné une impulsion supplémentaire à la hausse" pour les prix du brut, a rappelé Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.
Un incendie s'est déclaré samedi dans une raffinerie de pétrole dans la région russe de Samara (Volga), attaquée par un drone, a indiqué le gouverneur régional.
La raffinerie gérée par le géant pétrolier russe Rosneft est une des plus importantes dans la région de Samara, avec une capacité de production de 7 millions de tonnes de pétrole par an, selon des informations disponibles sur son site officiel.
En outre, "l'attaque terroriste à Moscou (vendredi) ajoute aux tensions mondiales", poursuivent les analystes de DNB.
Vladimir Poutine a reconnu lundi pour la première fois que l'attentat près de Moscou, revendiqué il y a trois jours par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), avait été commis par des "islamistes radicaux", tout en continuant à sous-entendre un lien avec l'Ukraine.
Le massacre de vendredi a fait au moins 139 morts dans une salle de concert, l'attaque la plus meurtrière sur le sol européen revendiquée par l'EI.
(c) AFP