Le pétrole rebondit, la géopolitique l'emporte sur les fondamentaux
Le prix du baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en avril a augmenté de 1,54%, pour clôturer à 82,86 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain, avec échéance en mars, a lui gagné 1,81%, à 78,03 dollars.
Dans le même temps, l'agence n'a pas modifié sa projection de demande, à 103 millions de barils quotidiens, ce qui signifie que le déséquilibre avec l'offre devrait être plus important qu'elle ne le prévoyait en janvier.
Le rapport a été rendu public au lendemain de celui sur l'état des stocks aux États-Unis, publié par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), qui a montré un fléchissement des produits raffinés livrés au marché américain (-4,8%), indicateur de la demande implicite. L'essence s'est particulièrement contractée (-7,2%).
"Le rapport de l'AIE était mauvais, celui de l'EIA aussi, mais c'est ce vent portant géopolitque qui l'a emporté", a commenté Robert Yawger, de Mizuho.
L'analyste a mentionné la frappe israélienne qui a tué, mercredi, dix personnes, dont un responsable militaire du mouvement pro-Iranien Hezbollah au Liban.
Andrew Lebow, de Commodity Research Group, a lui évoqué le départ anticipé de la délégation israélienne présente au Caire pour des négociations sur une éventuelle trêve à Gaza.
L'analyste a néanmoins vu un point positif pour les cours dans les commentaires de l'AIE, qui a alerté sur le niveau actuel des stocks de brut. Selon l'agence, les réserves mondiales sont "à leur plus bas niveau depuis au moins 2016".
La faible jauge des stocks mondiaux et le taux d'utilisation des raffineries américaines, au plus bas depuis 13 mois, devrait créer des tensions sur les prix des produits pétroliers, relève Robert Yawger.
"C'est ce qui s'est passé la semaine dernière, mais ils ont dégringolé depuis", rappelle l'analyste, pour qui "la peur de voir le Moyen-Orient basculer emporte tout", et relègue au second plan les fondamentaux du marché, qui sont "horribles".
(c) AFP