Le pétrole en vive hausse avec la fermeture d'un champ pétrolier en Libye
Le prix du baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord, pour livraison en mars, a grimpé de 3,13% à 78,25 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.), pour livraison en février, a bondi de 3,29% à 72,70 dollars.
Les prix rebondissent, "la fermeture du plus grand champ pétrolier de Libye à la suite de manifestations ayant suscité des inquiétudes quant à l'approvisionnement", indique Axel Rudolph, analyste chez IG.
Le champ pétrolier de Sharara dans l'ouest de la Libye a une capacité de production d'environ 300.000 barils par jour.
"Les tensions en mer Rouge n'ont pas encore eu de conséquences durable sur les prix, car les exportations de pétrole du Moyen-Orient n'ont pas été interrompues", affirme à l'AFP Giovanni Staunovo, analyste chez UBS.
Mais "même si l'offre de pétrole n'a pas été affectée", "la nervosité est flagrante", souligne Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.
Les rebelles yéménites Houthis ont affirmé mercredi avoir mené une "opération" contre un navire du transporteur français CMA CGM en mer Rouge, en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza.
Ces dernières semaines, dans la foulée de la guerre entre Israël et le Hamas, les rebelles Houthis ont multiplié les attaques en mer Rouge et dans le détroit de Bab el-Mandeb par lequel transite 12% du commerce mondial.
Les Houthis, soutenus par l'Iran, ont prévenu qu'ils viseraient, en solidarité avec Gaza, des navires naviguant en mer Rouge et ayant des liens avec Israël.
"Certaines compagnies maritimes évitent désormais le détroit concerné et empruntent à la place un itinéraire beaucoup plus long autour du cap de Bonne-Espérance", explique Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank, "ce qui non seulement prolonge les délais de livraison de 10 à 12 jours, mais augmente également les coûts de transport et d'assurance".
Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé le quasi doublement de ses tarifs de fret à partir du 15 janvier pour les échanges entre l'Asie et la Méditerranée, en raison des attaques des Houthis contre des navires marchands en Mer Rouge.
La compagnie maritime allemande Hapag-Lloyd a également déclaré qu'elle éviterait désormais la mer Rouge, a rappelé Jose Torres, senior économiste pour Interactive Brokers.
Autre potentiel signe d'escalade du conflit: une double explosion a eu lieu mercredi près de la mosquée Saheb al-Zaman, où se trouve la tombe du général Soleimani, à Kerman, dans le sud de l'Iran.
L'attaque a été qualifiée d'attentat par des responsables Iraniens et les médias d'Etat, mais qui n'a pas été revendiquée dans l'immédiat.
"Si les tensions continuent de s'intensifier, les prix du pétrole pourraient s'en trouver renforcés à court terme", affirme Lukman Otunuga, de FXTM.
En parallèle, les membres de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et leurs alliés de l'OPEP+ ont réaffirmé leur "plein engagement" en faveur de "l'unité, de la cohésion et de la stabilité du marché" dans un communiqué de presse publié sur le site internet de l'alliance mercredi.
Il s'agit de la première communication officielle du groupe depuis le départ de l'Angola de l'OPEP le mois dernier, mécontent de son quota de production décidé lors de la dernière réunion ministérielle de l'alliance.
(c) AFP