L'Arabie saoudite fait cavalier seul, réaction "mitigée" des prix du pétrole
Vers 10H55 GMT (12H55 HEC), le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord, pour livraison en août, prenait 1,62% à 77,36 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en juillet, gagnait 1,94% à 73,13 dollars.
Le pays a en effet annoncé cette nouvelle réduction à l'issue d'une réunion à Vienne de l'OPEP+ (les treize membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole + leurs dix alliés conduits par la Russie).
Mais pour M. Waterer, la hausse des prix actuelle "n'est rien en comparaison de la flambée observée" début avril, lorsque huit membres du groupe avaient annoncé procéder à des coupes volontaires de leur production équivalant à plus d'un million de barils par jour. Elles s'ajoutaient à des réductions de la Russie, amputant le marché de 1,6 million de barils de pétrole par jour au total.
Cette "réaction mitigée des cours met en lumière les craintes que la décision saoudienne de défendre à elle seule les prix du pétrole puisse miner l'économie mondiale en raison des coûts élevés de l'énergie" et finisse par peser sur la demande, selon Stephen Brennock, de PVM Energy.
Et "comme d'autres membres (de l'OPEP+) ne semblent pas enclins à fermer leurs robinets de production (...), la hausse actuelle du prix du pétrole pourrait être de courte durée", souligne Tim Waterer.
Pour Craig Erlam, analyste d'Oanda interrogé par l'AFP, les réductions supplémentaires opérées par le Royaume "montrent à quel point l'Arabie saoudite est devenue la seule à lutter contre les marchés".
"Le discours n'est plus celui d'un groupe soutenant la Russie, mais celui d'une Arabie saoudite tentant désespérément de dicter seule les prix", poursuit-il.
En parallèle, l'alliance a également décidé dimanche de nouveaux objectifs de productions individuels pour 2024.
Les Emirats arabes unis, désireux de pomper davantage, sont les "grands gagnants des changements de quotas de production" avec une allocation supplémentaire 200.000 barils par jour.
En contrepartie, d'autres membres comme l'Angola, le Congo et le Nigeria ont vu leurs objectifs revus à la baisse.
"En raison du sous-investissement dans la production et les infrastructures pétrolières, un certain nombre de producteurs de l'OPEP+ produisent depuis un certain temps bien en deçà de leurs quotas", expliquent les analystes de CBA, qui affirment que la décision du groupe vise à faire correspondre les objectifs de ses membres à leurs niveaux de production réels.
(c) AFP