Le pétrole se reprend, les incendies au Canada inquiètent
Le prix du baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en juillet est monté de 1,42%, pour clôturer à 75,23 dollars.
Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain, avec échéance en juin, il a lui pris 1,52%, à 71,11 dollars.
Déjà mal orienté par la baisse du moral des consommateurs américains, ressortie vendredi de l'enquête mensuelle de l'université du Michigan, l'or noir a d'abord souffert de la publication, lundi, d'un autre indicateur.
L'Empire State Index, indice d'activité manufacturière dans la région de New York, a plongé à -31,8 points en mai (contre 10,8 points en avril), au plus bas depuis quatre mois.
Pour Edward Moya, ce dérapage "montre que la campagne agressive de resserrement monétaire est en train de sonner l'économie", et potentiellement d'asphyxier la demande.
Face à ce morne paysage, le pétrole profitait du petit repli du dollar, qui a beaucoup progressé la semaine dernière.
Les cours ont surtout avancé grâce à l'allongement des délais nécessaires au redémarrage des exportations de brut Irakien vers la Turquie.
Le gouvernement fédéral Irakien avait initialement communiqué sur une reprise samedi, mais le Premier ministre de la région kurde autonome, Masrour Barzani, a indiqué dimanche que Bagdad et Ankara ne s'étaient pas encore entendus sur un "accord final".
Depuis l'arrêt du transport par l'oléoduc Kirkouk-Ceyhan, dont les volumes atteignent ordinairement 450.000 barils par jour, le marché a été privé de près de 10 millions de barils.
Mais pour Robert Yawger, de Mizuho, c'est surtout la situation au Canada qui explique la vigueur des prix du pétrole, lundi.
"La situation est mauvaise", a commenté l'analyste, au sujet des incendies qui ravagent la province d'Alberta, où est concentré l'essentiel des réserves connues de sables bitumineux, mélange de sable, d'eau, d'argile et d'une forme de pétrole semi-solide appelée bitume.
Les feux sont pour l'instant essentiellement concentrés dans l'ouest et le nord de la province, alors que les grands gisements de pétrole se trouvent, eux, à l'est.
Le risque d'extension des sinistres est aggravé par des températures anormalement élevées pour la saison, qui dépassent actuellement 25°C.
Robert Yawger rappelle qu'en 2016, des feux de forêt avaient déjà frappé la province "et privé le marché d'un million de barils par jour". "Il y a une bonne probabilité qu'on perde des barils à un moment donné, au moins une partie" des volumes coupés du marché il y a sept ans, anticipe l'analyste.
(c) AFP