Le pétrole baisse, l'impasse sur la dette américaine inquiète
Le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord, pour livraison en juillet, a lâché 1,33% à 76,41 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.), pour livraison en juin, a abandonné 1,56% à 72,56 dollars.
Ils ont ainsi augmenté de 3 millions de barils alors que la prévision médiane des analystes tablait sur une réduction de 2,5 millions de barils.
Toutefois, ce chiffre masque d'abord un recours du gouvernement aux réserves stratégiques de pétrole (SPR) dans lesquelles 2,9 millions de barils ont été puisés, ce qui compense la montée des stocks commerciaux.
Il occulte aussi le fait que bien davantage d'essence a été consommé la semaine dernière, les stocks ayant diminué de 3,2 millions de barils en raison d'une hausse de la demande et du début de la saison des déplacements en voiture aux États-Unis.
Pour Andy Lipow de Lipow Oil Associates, "les chiffres sur les stocks étaient en fait assez constructifs" pour le marché alors que la consommation américaine d'essence et de produits distillés a augmenté.
Selon lui, c'est plutôt le bras de fer sur le plafond de la dette américaine qui commence à inquiéter les courtiers.
"Le marché réagit en fait à l'incapacité du Congrès à trouver un accord pour relever le plafond d'endettement", a-t-il affirmé.
Cela empêche les États-Unis d'emprunter davantage pour honorer leurs engagements financiers et cela pourrait conduire à un défaut de paiement de la première économie mondiale, à partir du 1er juin lorsque leur trésorerie sera à sec.
Si les autres marchés financiers jusqu'ici ne se focalisent pas encore sur cette impasse politique, "le marché pétrolier s'inquiète des conséquences possibles d'un défaut de paiement qui serait associé à un ralentissement de la demande, jusqu'à ce que cela soit résolu par un accord de la 11e heure", a encore affirmé Andy Lipow.
L'indice des prix à la consommation (CPI) pour avril aux États-Unis a par ailleurs montré une très légère décélération de la hausse des prix à 4,9% sur un an mais est reparti à la hausse sur le mois (+0,4% en avril contre 0,1% en mars).
"Le processus de désinflation s'est arrêté aux États-Unis en avril, si l'on regarde les données mensuelles, mais il y a des raisons pour un optimisme prudent", a estimé Edoardo Campanella, économiste d'UniCredit.
(c) AFP