Le brut progresse légèrement, dans un marché surveillant la Grèce
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en août s'échangeait à 106,50 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 51 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, gagnait 13 cents à 90,74 dollars.
Le cours du Brent poursuivait son rebond amorcé la veille, après avoir lâché quelque 10 dollars sur les séances de jeudi et vendredi dans le sillage de l'annonce par l'Agence internationale de l'Energie (AIE) qu'elle mettrait en vente 60 millions de barils de brut tirés des stocks stratégiques de ses Etats-membres.
Cette décision, qui entraînera un surplus d'offre significatif pendant un mois, devrait continuer de peser sur les échanges, d'autant que "l'AIE s'est dite prête à puiser davantage de pétrole issue des réserves stratégiques si cela s'avérait nécessaire", relevait Bjarne Schieldrop, de la banque SEB.
"La réaction d'Abdallah el-Badri, secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui a demandé à l'AIE de revenir sur sa décision, suggère qu'il n'y a pas eu de concertation entre ces organisations. Cela accroît le risque que les pays de l'Opep réagissent en diminuant leur production si les prix baissaient trop", notait de son côté Commerzbank.
Dans ce contexte, la nervosité du marché devrait persister, alimentée par les incertitudes sur l'évolution de la crise en Grèce, où le Parlement doit voter jeudi sur un plan d'austérité lié à la poursuite de l'aide internationale au pays.
"Le rebond des prix devrait rester rester timide avant le vote au Parlement grec. S'il vote contre les mesures d'austérité actuellement en discussion, alors on se rapprochera d'un défaut de paiement qui aggraverait l'aversion des investisseurs pour le risque", soulignait M. Schieldrop.
Le Premier ministre Georges Papandréou a fait appel au "devoir patriotique" des députés lundi pour les exhorter à adopter ce plan, qui fait face à une vigoureuse opposition dans le pays, les syndicats ayant lancé un appel pour une grève générale de 48 heures.
Les prix du pétrole profitaient par ailleurs de la stabilisation du dollar face à l'euro, la monnaie unique européenne s'étant légèrement renforcée lundi face au billet vert à la faveur d'un regain d'optimisme des cambistes sur la Grèce.
"Ces fluctuations sur le marché des changes ont aidé à surmonter les facteurs négatifs pour les prix du pétrole. (...) Un euro plus fort à contribué à tirer les cours vers le haut", toute dépréciation du dollar rendant plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine, observait Philip Wiper, du courtier PVM.