L'Irak se veut optimiste sur une reprise des exportations de pétrole kurde
L'Irak avait intenté en 2014 une procédure d'arbitrage contre la Turquie voisine auprès de la Chambre de commerce internationale à Paris, Ankara ayant longtemps importé du pétrole depuis la région autonome du Kurdistan Irakien sans l'aval des autorités fédérales à Bagdad.
Or cette année le tribunal arbitral a finalement rendu son verdict, donnant raison au gouvernement Irakien et obligeant la Turquie à payer des compensations à l'Etat Irakien. Dans la foulée, Ankara avait suspendu les importations depuis le Kurdistan Irakien.
"Concernant l'accord avec le Kurdistan d'Irak, d'ici une semaine ou deux maximum nous allons arriver à un accord définitif pour la reprise des exportations de brut", a espéré mercredi le ministre du Pétrole Hayan Abdel Ghani, assurant que les "indicateurs étaient positifs".
S'exprimant lors d'une conférence du "Iraq Forum", organisée par des groupes de réflexion et instituts de recherche Irakiens, il a notamment évoqué des "tests menés sur les oléoducs côté turc", pour éviter de potentielles fuites de pétrole, après le séisme meurtrier et dévastateur qui avait frappé la Turquie en février.
Selon les termes de l'accord annoncé début avril, les ventes de pétrole du Kurdistan doivent désormais passer par l'Entreprise pétrolière d'Etat Irakienne (Somo), et non plus exclusivement par les autorités locales kurdes.
En outre, les revenus des exportations kurdes seront versés sur un compte géré par les autorités locales du Kurdistan et supervisé par Bagdad.
Faisant fi de l'opposition du gouvernement fédéral, le Kurdistan a longtemps exporté vers la Turquie quelque 450.000 barils par jour (bpj), payant à Ankara des frais de passage bien plus élevés qu'il ne le fallait.
Le pétrole est la corne d'abondance tant de Bagdad que du Kurdistan Irakien. Deuxième pays de l'OPEP, l'Irak exporte en moyenne 3,3 millions de barils de brut par jour. Et le brut compte pour 90% de ses revenus.
(c) AFP