Le pétrole recule, la consommation américaine d'essence ne rassure pas
Le prix du baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en juin a cédé 1,94%, pour clôturer à 83,12 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain, avec échéance en mai, a lui lâché 2,10%, à 79,16 dollars.
"Le marché est entraîné par l'essence aujourd'hui, après de nouveaux chiffres hebdomadaires décevants", a commenté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Selon l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), les livraisons d'essence ont reculé de 4,6% la semaine dernière aux États-Unis par rapport à la période précédente. Elles se situent en-deçà des volumes de l'an dernier à la même époque dans des proportions similaires (-3,9%).
Sous l'effet de cette contraction de la demande, les stocks d'essence ont augmenté de 1,3 million de barils aux États-Unis, alors que les analystes les voyaient perdre 1,25 million de barils.
Dans le même temps, le taux d'utilisation des raffineries américaines a grimpé à 91,0%, contre 89,3% lors de la période précédente, au plus haut depuis décembre.
"Le marché ne s'inquiète pas de la disponibilité de l'essence", explique Andy Lipow, ce qui sape les cours.
Après cette publication, le prix de gros de l'essence aux États-Unis a dévissé, clôturant en recul de 3,8%.
Les chiffres américains ont alimenté la morosité du marché, en quête de signaux d'une accélération significative de la demande mondiale, absents jusqu'ici.
Après avoir sursauté à l'annonce des coupes de production en provenance du groupe OPEP+, les opérateurs en ont surtout retenu que le cartel "avait peut-être reçu des indications de ses clients selon lesquelles ils ne voulaient pas autant de pétrole qu'ils en achetaient jusque-là", selon Andy Lipow, car l'économie ralentit.
Le marché a aussi été marqué mercredi par une étude du CREA (Centre for research on energy and clean air), institut de recherche basé en Finlande, selon lequel la Russie contourne l'embargo sur ses exportations d'or noir mis en place par l'Union européenne et plusieurs économies majeures.
Plusieurs pays qui achètent encore du pétrole russe, comme la Chine, la Turquie, l'Inde, Singapour ou les Emirats arabes unis, raffinent ce brut puis en revendent le produit à l'étranger, ce qui explique que les barils exportés par la Russie aient augmenté depuis la mise en place de l'embargo.
Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), ils ont été, en mars, les plus importants depuis près de trois ans.
(c) AFP