Le gaz au plus bas depuis environ 19 mois, le pétrole atone
Vers 10H30 GMT (11H30 HEC), le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, s'échangeait à 41,16 euros le mégawattheure (MWh) peu après avoir frôlé la barre des 40 euros et touché un nouveau plus bas depuis près de 19 mois, à 40,50 euros.
L'hiver jusque-là exceptionnellement doux a permis aux différentes nations européennes de préserver leurs réserves de gaz en réduisant la demande de chauffage, principal poste de consommation de gaz pour les particuliers.
"L'UE a exceptionnellement bien géré la crise énergétique", affirme Ole Hvalbye, analyste chez Seb.
Selon le groupe Seb, l'Europe a perdu plus de 1.000 térawattheures (TWh) d'importations de gaz naturel en provenance de Russie par rapport à la normale, avant la guerre en Ukraine.
"Mais avec un peu de chance sur le plan météorologique, de fortes réductions de la demande dues aux prix élevés du gaz naturel et de fortes augmentations des importations de gaz naturel liquéfié", l'Europe a réussi à "rectifier le tir de +1.400 TWh", poursuit M. Hvalbye.
De quoi permettre au Vieux Continent de passer de réserves de gaz moins remplies que leur niveau habituel à des réserves "à +242 TWh au-dessus de la normale", ajoute-t-il.
Depuis début janvier, la référence européenne du gaz a déjà chuté d'environ 46%. Et par rapport à sa dernière envolée en août, provoquée par une rupture d'approvisionnement venant de Russie, le TTF a dévissé de 88%.
Côté pétrole, le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en mai prenait 0,11% à 82,75 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en avril, abandonnait 0,09% à 76,73 dollars.
Les cours des deux références mondiales de l'or noir sont pris entre "deux moteurs macroéconomiques désormais désaccordés", relève Stephen Innes, analyste chez SPI AM: d'une part les attentes d'une reprise de la demande de la Chine, et d'autre part, la volonté de la Fed de poursuivre sa hausse des taux pour lutter contre l'inflation.
Selon l'analyste, la réouverture du marché chinois est compensée par le froid qu'une nouvelle hausse des taux de la Fed pourrait jeter sur la croissance américaine, et donc la consommation de brut de la première économie mondiale.
"Tant que les données économiques de la Chine ne s'améliorent pas ou que la Fed ne devient pas moins agressive, les prix du pétrole pourraient connaître des difficultés à court terme", poursuit M. Innes.
(c) AFP