Le pétrole rattrapé par les craintes face au relèvement des taux américains
Le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en mai a cédé 63 cents, soit 0,8%, pour clôturer à 82,66 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain, pour livraison en avril, a lâché 92 cents, ou 1,2%, pour finir à 76,66 dollars.
Il a juste un peu nuancé son message mercredi en précisant qu'"aucune décision (n'avait) été prise".
La perspective de taux plus hauts qu'anticipé pèse en tout cas sur les cours du pétrole car "elle fait grimper le dollar", et rend donc moins attractifs les barils libellés dans la monnaie américaine, et "elle ravive les craintes d'une récession et, par ricochet, d'une moindre demande en énergie", remarque Andy Lipow du cabinet Lipow Oil Associates.
Augmenter les taux a en effet tendance à renchérir le coût du crédit pour les ménages et les entreprises, et à peser ainsi sur l'activité économique.
Les chiffres sur l'emploi publiés mercredi ont avivé l'hypothèse que la Fed allait encore durcir sa politique monétaire pour tenter de ralentir l'activité économique, et donc l'inflation: selon une enquête mensuelle ADP/Stanford Lab, les entreprises du secteur privé aux États-Unis ont créé 242.000 emplois en février, soit plus qu'en janvier et que ce qui était attendu, signe que le marché du travail américain reste en excellente santé.
L'annonce par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) d'un recul des réserves commerciales de pétrole brut aux États-Unis la semaine s'achevant le 3 mars, après dix semaines consécutives de hausse, n'a pas fait rebondir les cours.
Les stocks d'essence ont aussi diminué, mais moins qu'attendu, tandis que ceux de produits distillés, comme le fioul de chauffage, ont légèrement progressé.
Les investisseurs surveillent les remous autour du sabotage des deux gazoducs Nord Stream en mer Baltique en septembre dernier.
Une attaque avait rapidement été soupçonnée, suscitant des conjectures tous azimuts sur les auteurs de cette opération logistiquement complexe et diplomatiquement ultra-sensible.
Un article mardi du New York Times a imputé le sabotage à un "groupe pro-ukrainien", sur la base d'informations obtenues par le renseignement américain, mais sans implication du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Kiev a démenti mercredi toute implication tandis que les autorités allemandes ont indiqué enquêter sur un bateau suspecté d'avoir acheminé les explosifs sur le site.
Les gazoducs Nord Stream ont été au coeur de tensions géopolitiques en 2022. Fin août, le prix du gaz naturel européen avait été propulsé à des niveaux extrêmes par les perspectives d'une interruption des livraisons en provenance de Russie en représailles présumées contre les sanctions occidentales. Il avait alors frôlé son record historique.
Depuis ce pic, le TTF a dégringolé de plus de 86%, le Vieux Continent profitant d'un hiver globalement plus chaud que la normale et de niveaux de stocks plus élevés.