Deutsche Bank : financements réduits dans le charbon, pas dans l'hydrocarbure
La banque a indiqué qu'elle ne prendrait plus de nouveaux clients parmi les entreprises qui génèrent plus de 30% de leurs recettes à partir du charbon, contre un plafond de 50% auparavant, et qui ne disposent pas d'un "plan de diversification" pour sortir de la dépendance de cette source d'énergie fossile.
Les clients existants sont tenus de présenter ces plans d'ici 2025, tandis que ces plans doivent déjà exister pour les nouveaux clients comme condition préalable à tout prêt.
Plusieurs ONG environnementales ont dénoncé des lacunes dans les nouvelles directives de Deutsche Bank: celles-ci "arrivent trop tard et sont insuffisantes", selon Regine Richter, de l'association Urgewald
Cette nouvelle politique du charbon "n'exclut pas catégoriquement les entreprises en expansion dans le secteur du charbon", ce qui devrait "être une priorité absolue pour une institution financière de nos jours", selon un communiqué de l'ONG.
Cela signifie que Deutsche Bank "continuera à être en mesure de financer des sociétés charbonnières en expansion comme Adani ou Glencore pendant des années", a-t-elle dénoncé.
Le tout est "décevant en 2023, alors que tout le monde peut ressentir l'impact du chaos climatique qui se profile".
"Le pétrole et le gaz sont une omission flagrante, en particulier à la lumière des millions de financements fournis aux entreprises de combustibles fossiles comme le Français Total et l'Allemand RWE", relève Kate Cahoon, de l'ONG 350.org en Allemagne.
Deutsche Bank affirme avoir réduit l'an dernier ses financements dans le pétrole et le gaz de plus de 20%, ce qui a à voir avec son retrait des affaires en Russie à la suite de la guerre lancée contre l'Ukraine, et d'environ 18% dans le charbon.
En février un groupe d'investisseurs a demandé à cinq des plus grandes banques européennes, dont Deutsche Bank et trois françaises, de "cesser de financer directement de nouveaux gisements de pétrole et de gaz d'ici la fin de cette année", selon l'ONG ShareAction.
La banque HSBC a annoncé fin décembre qu'elle allait cesser de financer les nouveaux gisements de pétrole et gaz, faisant de ce groupe "la plus grande banque mondiale" à prendre ce type de décision, selon l'ONG
(c) AFP