USA : hausse hebdomadaire massive des stocks de pétrole brut, la demande fléchit
Ces stocks commerciaux ont progressé de 16,3 millions de barils, soit huit fois la variation qu'anticipaient les analystes (+2 millions), selon un consensus établi par l'agence Bloomberg. Ils se situent désormais à leur plus haut niveau depuis début juin 2021.
Le marché a mal accueilli ce chiffre surprise, et les cours ont accéléré leur repli après la publication. Vers 16H00 GMT, le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain pour livraison en mars cédait 1,44%, à 77,92 dollars.
Ce nouveau bond des réserves commerciales s'explique, pour partie, par le niveau toujours élevé des importations nettes (différence entre importations et exportations), qui a atteint 3 millions de barils par jour durant la semaine achevée le 10 février.
Sur la semaine, les volumes d'or noir disponibles sur le marché américain ont donc grimpé de 21 millions de barils du fait des importations.
Comme depuis début janvier, les réserves stratégiques américaines de brut (SPR) sont, elles, demeurées inchangées.
Le gouvernement du président Joe Biden a annoncé lundi qu'il allait ponctionner 26 millions de barils dans les SPR durant les prochaines semaines pour se conformer à une loi votée par le Congrès américain en 2015.
Autre facteur justifiant la progression des stocks commerciaux, le ralentissement de l'activité des raffineries, dont le taux d'utilisation est ressorti à 86,5%, contre 87,9% la semaine précédente.
Le mois de février correspond traditionnellement à une période de maintenance pour les raffineurs, ce qui réduit mécaniquement leurs capacités de production.
Dernier élément d'explication, le repli de la demande, déjà affaiblie depuis plusieurs mois.
Elle s'est contractée de 6% sur une semaine. En moyenne sur quatre semaines, donnée privilégiée par les analystes, elle est désormais inférieure de 10% à son niveau de 2022 à la même époque.
L'inflexion de la semaine dernière tient notamment à l'effondrement de la demande de propane (-44% sur une semaine) et au ralentissement du kérosène (-6%), malgré le rétablissement du transport aérien.
Quant à la production, elle est restée stable, à 12,3 millions de barils par jour.
(c) AFP