Le pétrole s'affaisse, contrarié par l'afflux de barils tirés des réserves américaines
Le prix du baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord, pour livraison en avril, a cédé 1,18%, pour clôturer à 85,58 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain, avec échéance en mars, a lui reculé de 1,34%, à 79,06 dollars.
"Cela va déséquilibrer le rapport entre offre et demande de 250.000 barils par jour sur trois mois", à partir du 1er avril et jusqu'à fin juin. "C'est énorme", a réagi Eli Rubin, d'EBW Analytics Group.
La nouvelle a été d'autant plus mal reçue que le marché américain souffre actuellement d'une demande molle, laquelle a entraîné, ces dernières semaines, une hausse des stocks, tant de brut que de produits raffinés, phénomène rare en plein hiver.
Selon plusieurs médias américains, le gouvernement du président américain Joe Biden souhaitait empêcher cette nouvelle utilisation des réserves stratégiques.
Il avait précédemment essuyé des critiques de l'opposition républicaine pour avoir puisé près de 250 millions de barils de septembre 2021 à janvier 2023 pour tenter de calmer les cours.
Pour Eli Rubin, ce nouveau tirage sur les SPR est davantage lié à un blocage politique plutôt qu'aux orientations du gouvernement.
Seul le Congrès pouvait, en effet, annuler la ponction, mais n'a pas réussi à s'entendre sur la mesure, les républicains contrôlant désormais la Chambre des représentants, souligne l'analyste.
A la perspective de millions de barils abreuvant un marché en panne de demande s'est ajoutée la prévision de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), qui s'attend à ce que la production de pétrole et de gaz de schiste aux États-Unis atteigne un record absolu en mars.
Pour couronner le tout, l'indice des prix CPI est ressorti plus élevé que prévu en janvier, montrant que l'inflation élevée n'a pas dit son dernier mot aux États-Unis.
Cela "pourrait forcer la Fed (banque centrale américaine) à rester à l'offensive en remontant ses taux", ce qui pèserait sur l'économie, et la demande de pétrole, a commenté Edward Moya, d'Oanda.
Ces éléments ont relégué au second plan le relèvement de l'estimation de demande de pétrole pour 2023 de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui l'a revue en hausse de 100.000 barils par jour.
(c) AFP