Brésil : Petrobras a un nouveau président, un proche de Lula
Avocat et économiste de formation, M. Prates, 54 ans, "a été choisi à l'unanimité du conseil d'administration pour présider" le fleuron de l'industrie Brésilienne, a annoncé le conseil dans un communiqué.
Il était jusqu'à ces derniers jours sénateur du Parti des Travailleurs (PT) de Luiz Inacio Lula da Silva dans l'Etat de Rio Grande do Norte (nord-est).
Lula avait fait part de son choix le 30 décembre sur Twitter: "J'ai le plaisir d'annoncer la nomination de Jean Paul Prates à la présidence de PetroBras", en évoquant un "avocat, économiste et spécialiste du secteur énergétique" en mesure de "diriger l'entreprise vers un grand avenir".
"J'ai reçu la mission de diriger PetroBras ces prochaines années", avait répondu M. Prates, se disant "honoré de présider une entreprise qui est le patrimoine de tous les Brésiliens".
Plus grande entreprise du pays, la compagnie pétrolière publique a été redressée et a renoué avec les bénéfices après l'immense tourmente du scandale de corruption "Lavage Express", qui a valu à Lula 580 jours d'incarcération en 2018-2019.
Mais PetroBras a connu ensuite des turbulences pendant les quatre années du mandat du président d'extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022). Le groupe a eu pas moins de quatre présidents en raison de violents désaccords sur la politique tarifaire des combustibles de PetroBras, qui contrôle le marché.
M. Bolsonaro avait été jusqu'à qualifier de "viol" les hausses des prix des carburants décidées par le groupe, qui fixe les prix en fonction d'une parité avec le cours international du baril de pétrole.
Le poste de M. Prates est donc très exposé aux pressions politiques. En 68 ans d'existence, PetroBras a connu une valse de présidents: 39 précisément, avec une longévité moyenne inférieure à deux ans.
Le marché craint aujourd'hui que M. Prates ne modifie la pratique tarifaire du groupe et qu'il y ait une plus grande ingérence dans les sociétés publiques sous un gouvernement de gauche.
L'Etat Brésilien possède 50,26% du capital de PetroBras et Lula a exclu sa privatisation.
(c) AFP