Graphique du prix du gaz naturel :
🔥 Le prix du gaz tient à la fois à la baisse de la demande des ménages en raison des températures chaudes, et à la mise à l’arrêt d’usines.
La demande de gaz dans l’ensemble a chuté dans presque tous les pays du continent avec une baisse moyenne de 20 % pour la zone (voir graphique ci-dessous).En somme, la tension continue dans le marché de l’énergie.
L’accalmie dans le gaz et le courant électrique représente sans doute une phase de courte durée.
En effet, l’une des raisons pour les dividendes élevés de la part des producteurs pétroliers est leur manque d’investissements dans la production, ce qui libère plus d’excédents de trésorerie. Le manque de dépense pour relancer la production va mener à un manque d’offre à l’avenir.
Retour des faillites
L’industrie a coupé la consommation d’électricité, comme vous le voyez ci-dessous (le graphique montre toute l’année 2022, cependant, alors que le gros de la réduction semble avoir eu lieu dans la deuxième moitié de l’année).
Dans les mois à venir, ces mises à l’arrêt peuvent mener à des faillites.
Déjà, de plus en plus de sociétés déposent le bilan en France car elles ont écoulé les aides des trois dernières années.
▶️ 20 Minutes :
Les défaillances d’entreprises en France ont fortement rebondi en 2022 et se sont accélérées au quatrième trimestre, selon une étude publiée lundi par le cabinet spécialisé Altares, qui s’attend à ce qu’elles dépassent en 2023 leur niveau d’avant la crise sanitaire.
Le graphique ci-dessous vous montre le nombre de faillites en France par mois, selon la Banque de France. Les défaillances d'entreprises ont chuté avec les aides du gouvernement en 2020 et les années suivantes. Elles ont encore beaucoup de marge de rattrapage avant de compenser pour le manque de faillites.
Le gouvernement chiffre les Prêts garantis à 143 milliards d’euros, pour environ 700.000 sociétés. Le gouvernement a aussi payé les salaires à la place des sociétés, et compensé des commerces pour la perte de chiffre d’affaires.
La fin des aides doit mettre beaucoup des sociétés en question en banqueroute. Les fermetures pour le coût du courant et du gaz ajoutent au problème.
Difficultés pour les marchés
Mis à part les coûts de l’énergie et la fin des aides, les entreprises paient aussi plus cher pour emprunter. Vous l’avez vu : les taux d’intérêts grimpent. Les crédits immobiliers ont commencé à remonter en 2022, comme vous le voyez ci-dessous.
Ces hausses de taux correspondent à des pertes pour les détenteurs des obligations. En effet, la valeur d’une obligation augmente quand les taux baissent, car les rendements sont en plus forte demande. À l’inverse, le prix d’une obligation baisse quand les taux augmentent.
La hausse de taux en 2022 a fait plus de dégâts que ne le pense la majorité de gens.
En prenant en compte l’inflation, les obligations américaines ont fait leur pire performance depuis l’existence du pays (voir graphique ci-dessous, créé par un professeur retraité de l’Université de Santa Clara).
La valeur des obligations françaises chute aussi. Selon l’indice SP de la valeur des obligations françaises, elles ont perdu 15 % de leur valeur dans les 12 derniers mois, et 19 % de leur valeur depuis le 1er janvier 2021. De plus, l’indice mesure leur valeur en euros. Comptée en dollars, la perte serait encore plus sévère.
Face aux pertes sur les portefeuilles d’obligations, les créanciers devraient resserrer encore plus l’accès au crédit, et pousser les taux d’intérêt vers le haut.
En bref, les dirigeants saluent une baisse des prix de l’énergie. Mais elle atteste d’un cauchemar en vue pour une bonne partie des entreprises françaises.