Énergie chère, taux d’intérêt, fin des aides: faillites en vue
Graphique du prix du gaz naturel :
D’autre part, le prix du courant a chuté à près de 0 euros le MWh le 1er janvier, et remonte à plus de 200 euros aujourd’hui, soit un retour vers les prix élevés (même s’il reste moins cher qu’au mois d’août et début décembre).
🔥 Le prix du gaz tient à la fois à la baisse de la demande des ménages en raison des températures chaudes, et à la mise à l’arrêt d’usines.
La demande de gaz dans l’ensemble a chuté dans presque tous les pays du continent avec une baisse moyenne de 20 % pour la zone (voir graphique ci-dessous).Les prix du gaz naturel et du courant électrique ont tendance à varier à grande vitesse. Le problème vient des difficultés de stockage, ce qui rend le marché sensible à toute hausse ou baisse de la consommation ou de la production.
Avec peu de stockage de disponible pour le gaz (par rapport au pétrole), les inventaires ont besoin de trouver un acheteur en vitesse, ce qui fait chuter le prix en cas de manque de consommation. À l’inverse, le manque de réserves entraîne plus rapidement des pénuries et des explosions de prix.
🛢️ Le pétrole, par contre, crée moins de difficultés. Les navires de transport pétrolier, qui sont en plus grand nombre que pour le gaz, peuvent aussi servir comme moyens de stockage en mer. Les produits du pétrole ont plus d’utilisations dans un nombre de secteurs - des plastiques, à l’électricité, aux carburants.
Ainsi, le prix du pétrole donne peut-être une vision de l’énergie moins affectée par des effets immédiats. En ce moment, le prix du baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. fluctue entre 80 $ et 90 $, soit une hausse d’environ 20 $ par rapport à la normale des dernières années.
En somme, la tension continue dans le marché de l’énergie.
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En effet, l’une des raisons pour les dividendes élevés de la part des producteurs pétroliers est leur manque d’investissements dans la production, ce qui libère plus d’excédents de trésorerie. Le manque de dépense pour relancer la production va mener à un manque d’offre à l’avenir.
Retour des faillites
L’industrie a coupé la consommation d’électricité, comme vous le voyez ci-dessous (le graphique montre toute l’année 2022, cependant, alors que le gros de la réduction semble avoir eu lieu dans la deuxième moitié de l’année).
Dans les mois à venir, ces mises à l’arrêt peuvent mener à des faillites.
Déjà, de plus en plus de sociétés déposent le bilan en France car elles ont écoulé les aides des trois dernières années.
▶️ 20 Minutes :
Le graphique ci-dessous vous montre le nombre de faillites en France par mois, selon la Banque de France. Les défaillances d'entreprises ont chuté avec les aides du gouvernement en 2020 et les années suivantes. Elles ont encore beaucoup de marge de rattrapage avant de compenser pour le manque de faillites.Les défaillances d’entreprises en France ont fortement rebondi en 2022 et se sont accélérées au quatrième trimestre, selon une étude publiée lundi par le cabinet spécialisé Altares, qui s’attend à ce qu’elles dépassent en 2023 leur niveau d’avant la crise sanitaire.
Le gouvernement chiffre les Prêts garantis à 143 milliards d’euros, pour environ 700.000 sociétés. Le gouvernement a aussi payé les salaires à la place des sociétés, et compensé des commerces pour la perte de chiffre d’affaires.
La fin des aides doit mettre beaucoup des sociétés en question en banqueroute. Les fermetures pour le coût du courant et du gaz ajoutent au problème.
Difficultés pour les marchés
Mis à part les coûts de l’énergie et la fin des aides, les entreprises paient aussi plus cher pour emprunter. Vous l’avez vu : les taux d’intérêts grimpent. Les crédits immobiliers ont commencé à remonter en 2022, comme vous le voyez ci-dessous.
Ces hausses de taux correspondent à des pertes pour les détenteurs des obligations. En effet, la valeur d’une obligation augmente quand les taux baissent, car les rendements sont en plus forte demande. À l’inverse, le prix d’une obligation baisse quand les taux augmentent.
La hausse de taux en 2022 a fait plus de dégâts que ne le pense la majorité de gens.
En prenant en compte l’inflation, les obligations américaines ont fait leur pire performance depuis l’existence du pays (voir graphique ci-dessous, créé par un professeur retraité de l’Université de Santa Clara).La valeur des obligations françaises chute aussi. Selon l’indice S&P de la valeur des obligations françaises, elles ont perdu 15 % de leur valeur dans les 12 derniers mois, et 19 % de leur valeur depuis le 1er janvier 2021. De plus, l’indice mesure leur valeur en euros. Comptée en dollars, la perte serait encore plus sévère.
Face aux pertes sur les portefeuilles d’obligations, les créanciers devraient resserrer encore plus l’accès au crédit, et pousser les taux d’intérêt vers le haut.
En bref, les dirigeants saluent une baisse des prix de l’énergie. Mais elle atteste d’un cauchemar en vue pour une bonne partie des entreprises françaises.