Dividendes du pétrole et du gaz, sources d’envie
“Et si on faisait contribuer les profits au financement des retraites plutôt que de reculer l’âge de départ”, propose un internaute sur Twitter.
Les chiffres cachent la vérité, cependant...
▶️ Voyez, certains proposent comme explication la santé de l’économie : “taux de chômage le plus bas depuis 2008, à 7,3 % [et] des créations d’entreprises à leur plus haut niveau historique”, comme le disent les analystes cités par Ouest-France.
Non, les résultats proviennent des prix élevés pour l’énergie. Le restant de l’indice n’offre qu’une déception.
Par rapport à la taille du marché, les 56 milliards d’euros représentent seulement un rendement de 2,6 % en un an. Cependant, les actions ont baissé sur la période, et l’inflation a réduit la valeur des euros dans lesquels les chiffres sont rapportés.
📉 En retour total, avec les dividendes, le CAC 40 affiche une perte de 1,6 % sur un an.
Les sociétés du CAC 40 ont versé 50 milliards d’euros de dividende en 2019.
TotalEnergies paie plus de dividende que tout autre, avec 13,3 milliards de distributions, ce qui est plus important que le géant du luxe, LVMH.
Sans la manne des énergies, le CAC 40 paie donc moins de dividende qu’en 2019, quand il a distribué 50 milliards d’euros !
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Ainsi, le CAC 40 a perdu environ 10 % en termes réels (et le calcul ne prend même pas en compte la taxe sur les dividendes).
Appels à redistribution
Les chiffres suscitent néanmoins les appels à la redistribution.Les patrons et les actionnaires ont fait un “hold-up tranquille”, estime un député.
▶️ Dans un entretien avec La Vie, il explique :
En 1979, les entreprises dépensaient 0,50 € en dividendes pour chaque euro d’investissement. Aujourd’hui, c’est 2 € de dividende pour 1 € d’investissement…
Mais c’est terrible, surtout, pour affronter le défi climatique, qui réclamerait que les firmes investissent des milliards. À la place, les masses d’argent partent aux actionnaires. Ils ont pris le pouvoir, ils se gavent : le projet industriel est écrasé par la folie financière.
Contre l’énergie
Les efforts pour limiter l’utilisation de l’énergie fossile devraient se poursuivre. Selon mon groupe et moi, les prix vont donc demeurer élevés (avec des fluctuations de court-terme).Toute remise en cause du programme pour réduire les émissions de carbone entraîne des dénonciations.
Par exemple, en 2019, une collective de journaux a dressé une liste de “faussaires, relativistes et « climato-hypocrites »”. Les indésirables incluent le PDG de Stellantis, Carlos Tavarès.
M. Tavarès a en effet proféré les mots “pensée unique” en référence aux programmes sur les renouvelables et la voiture. Il suggère “même que les objectifs climatiques de l’Union européenne allaient porter atteinte à la ‘liberté de mouvement’”, citent les journaux.
Cependant, des pays ont en effet annoncé l’interdiction de vols intérieurs au nom du climat.
L’UE dans l’ensemble interdit la vente des véhicules thermiques, qu’utilisent la vaste majorité des gens aujourd’hui, à l’avenir.Par ailleurs, le directeur de la filiale architecture de la SNCF propose de “brider progressivement la puissance et la vitesse des véhicules" et “inverser la tendance à l’hyper-mobilité”.
Par ailleurs, les enjeux financiers - l’argent qui mise sur les politiques en faveur des renouvelables - continuent de grimper.
La taille de marché des crédits-carbone en Europe est de plus de 680 milliards d’euros en 2021, rapporte Statista, plus du double de l’année d’avant !
Or, les détenteurs des crédits n’obtiennent des retours qu’en cas de durcissement des règles contre les émissions.
La lutte contre les émissions de carbone, et contre le développement d’énergies fossiles va donc de l’avant. Avec moins d’offre de pétrole et de gaz sur le marché, les prix des énergies resteront élevés.
Les dividendes dans le secteur de l’énergie continueront de faire des envieux.