L'Opep+ choisit le statu quo dans un contexte instable
Un communiqué de l'OPEP+ a confirmé le maintien de la précédente décision, qui avait été prise pour soutenir les cours et avait suscité l'ire de la Maison Blanche soucieuse de faire baisser les prix à la pompe.
Depuis, les cours des deux références mondiales de l'or noir ont perdu du terrain et se situent entre 80 et 85 dollars, loin de leurs sommets à plus de 130 dollars atteints en mars après le début de l'invasion de l'Ukraine.
Ce qui, de "de manière rétrospective", valide notre stratégie, se félicite le cartel. "C'était la ligne de conduite à adopter pour stabiliser les marchés", argue-t-il.
Le prochain rendez-vous a été fixé au 4 juin 2023, mais le groupe s'est dit prêt à se réunir "à tout moment" d'ici là pour prendre des "mesures supplémentaires immédiates" si besoin.
Projecteurs braqués sur la Russie
La Russie est vent debout contre le plafonnement du prix de son pétrole que l'Union européenne, le G7 et l'Australie ont prévu de mettre en place lundi "ou très peu de temps après".
C'est aussi ce jour-là que débute l'embargo de l'UE sur le brut russe acheminé par voie maritime, qui va supprimer les deux tiers de ses achats à Moscou.
Objectif de ces mesures: priver Moscou des moyens de financer sa guerre en Ukraine.
Le cours du baril de brut de l'Oural évolue actuellement autour de 65 dollars, soit à peine plus que le plafond de 60 dollars, impliquant un effet limité à court terme.
Mais le Kremlin a prévenu qu'il ne livrerait plus de pétrole aux pays qui adopteraient ce mécanisme.
De quoi placer certaines nations "dans une position très inconfortable: choisir entre perdre l'accès au brut russe bon marché ou s'exposer aux sanctions du G7", explique Craig Erlam, analyste chez Oanda.
Prix en berne
La demande de ce pays, qui est le premier importateur de brut au monde, est scrutée par les investisseurs, et le moindre signe de ralentissement de l'économie ou de regain épidémique se répercute directement sur les cours.
Dans ce contexte morose et devant les craintes d'une récession mondiale, le Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord et son équivalent américain, le WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie., ont chuté d'environ 8% depuis la dernière réunion de l'alliance début octobre.
Si l'OPEP+ a opté dimanche pour la prudence, l'alliance pourrait dans les mois à venir "adopter une position plus agressive", dans un avertissement à l'Occident qui hérisse le cartel en réglementant les prix, pronostique Edoardo Campanella, analyste d'UniCredit.
De quoi "aggraver la crise énergétique mondiale", avertit-il.
Et susciter l'ire de Washington, dont les efforts diplomatiques auprès de Ryad pour faire baisser les prix ont échoué.
(c) Afp