Le pétrole bondit, la vigueur de la demande impressionne
Le prix du baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en décembre a gagné 2,32%, pour clôturer à 95,69 dollars.
Le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain, également avec échéance en décembre, a pris 3,03%, à 87,91 dollars.
La demande a atteint 20,5 millions de barils par jour durant la semaine achevée le 21 octobre, un niveau supérieur à celui de l'an dernier à la même époque.
L'ensemble a été porté par la demande d'essence, en hausse de 2,9% sur une semaine, ainsi que de kérosène, au plus haut depuis un mois.
Le tableau a même été embelli par la demande extérieure, qui a vu les exportations américaines de brut atteindre le plus haut niveau de l'histoire du pays, à 5,1 millions de barils par jour.
Ces éléments ont effacé, dans l'esprit des opérateurs, le fait que les stocks commerciaux américains de brut aient augmenté beaucoup plus que prévu, de 2,5 millions de barils contre 1,5 seulement attendu par les analystes.
"A première vue, ce n'était pas un rapport très positif", pour les cours, la hausse des stocks favorisant généralement une baisse des prix, "mais en s'y plongeant, il présage de bonnes choses pour l'avenir", a commenté Robert Yawger, de Mizuho.
L'analyste a également relevé que, même en repli, le taux d'utilisation des raffineries ressortait à un niveau beaucoup plus élevé que d'ordinaire à cette époque.
Les mois de septembre et octobre sont, en effet, le plus souvent dédiés à la maintenance, ce qui fait mécaniquement descendre l'activité des raffineries.
"Il n'y a pas eu de ralentissement" de l'activité pendant ces deux mois, a-t-il insisté, ce qui montre que "la demande est bonne".
Face à cette demande, comme l'a souligné Edward Moya, d'Oanda, "la production est stable, et cela restera sans doute ainsi à moins que les géants pétroliers n'annoncent des investissements de capacité majeurs".
La production américaine de brut est ainsi ressortie, la semaine dernière, à 12 millions de barils par jour, un seuil autour duquel elle oscille depuis plus de quatre mois et qui reste loin de son niveau d'avant la pandémie, soit 13 milions de barils.
Si le prix à la pompe continue à diminuer aux États-Unis, les contrats à terme sur l'essence sont au plus haut depuis deux mois, ce qui indique que le carburant va remonter prochainement.
Cette situation est favorisée par une demande américaine solide, des stocks relativement bas, mais aussi l'accélération des exportations, notamment vers l'Europe, aux prises avec une crise énergétique majeure.
Pour Robert Yawger, "cela pourrait rapidement devenir un sujet politique" pour le gouvernement de Joe Biden, qui s'est toujours refusé, jusqu'ici, à limiter les exportations américaines pour soulager les prix de l'essence, un marqueur fort pour les automobilistes américains.
(c) AFP