Biden critique la baisse de production "à courte vue" de l'Opep+
Il est "déçu de la décision à courte vue" du cartel de pays producteurs et exportateurs d'or noir, selon un communiqué de la Maison Blanche.
"Au moment où il est d'une importance cruciale de maintenir l'offre mondiale d'énergie, cette décision pénalisera en premier lieu les pays à revenus faibles et moyens", a assuré l'exécutif américain.
L'exécutif américain avait décidé d'injecter un million de barils sur le marché chaque jour pendant six mois, puisant pour cela dans ces réserves d'or noir, désormais au plus bas depuis juillet 1984. Ce programme est censé s'achever fin octobre.
"Au vu de la décision du jour, l'administration Biden va consulter le Congrès sur les outils et mécanismes supplémentaires permettant de réduire le contrôle de l'Opep+ sur les prix de l'énergie", lit-on aussi dans ce long communiqué.
⤵ Essence et élections
Joe Biden "appelle également les entreprises américaines du secteur de l'énergie à faire baisser les prix à la pompe". Le démocrate de 79 ans sait qu'une remontée des prix de l'essence à un mois des élections législatives de mi-mandat saperait les chances de son parti lors de ce scrutin.Le président, auquel l'opposition républicaine reproche régulièrement d'avoir bridé la production de pétrole aux Etats-Unis, veut aussi que son administration "explore toute action supplémentaire responsable pour continuer à augmenter la production avec effet immédiat" sur le territoire américain, selon le communiqué.
Les 13 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), menés par l'Arabie saoudite, et leurs dix partenaires conduits par la Russie ont convenu d'une baisse de "deux millions" de barils par jour pour le mois de novembre.
Cette coupe majeure est un camouflet diplomatique pour Joe Biden.
Le président américain s'était rendu en juillet à Jeddah, en Arabie saoudite, pour une visite officielle qui l'a notamment vu échanger un salut familier, un "fist bump", avec le prince héritier Mohammed ben Salmane.
La Maison Blanche assure que ce déplacement, vivement critiqué par des militants des droits humains, n'avait rien à voir avec le pétrole.
Joe Biden avait toutefois affirmé, à Jeddah, avoir eu "une bonne discussion" avec les Saoudiens sur la nécessité d'"une offre de pétrole adaptée afin de soutenir la croissance économique mondiale".
(c) Afp