Le pétrole rattrapé par les craintes de récession, le Brent sous 90 dollars
Vers 13H50 GMT (15H50 HEC), le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en novembre perdait 3,64% à 89,45 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain pour livraison en octobre chutait quant à lui de 3,98%, à 83,42 dollars, glissant sous la barre des 85 dollars le baril pour la première fois depuis janvier.
"La question est de savoir pendant combien de temps l'OPEP+ va attendre et jusqu'à quel point les prix vont baisser avant que l'alliance ne convoque l'une de ces réunions d'urgence dont elle a parlé?", s'interroge-t-il.
L'alliance a évoqué, lors de sa dernière réunion, de possibles nouvelles discussions avant la prochaine rencontre du 5 octobre, "pour répondre si nécessaire aux développements du marché".
En début de semaine, les prix du brut avaient été soutenus par l'annonce par l'OPEP+ de la réduction de 100.000 barils par jour de leur objectif de production pour octobre.
"La logique derrière la réduction de l'OPEP+ était de mettre fin à la récente baisse des prix et de remédier à leur volatilité", explique Stephen Brennock, de PVM Energy.
Pour le moment, "elle a échoué sur ces deux plans", les acteurs du marché voyant dans cette réduction "un signe clair de la détérioration des perspectives de la demande".
"Le spectre d'une récession qui pèserait sur la demande dans le monde occidental est en passe de devenir une réalité, car l'inflation galopante et la hausse des taux d'intérêt freinent la consommation", affirme M. Brennock.
En Chine, les exportations comme les importations ont ralenti en août, "les nouvelles restrictions pour lutter contre le Covid faisant sentir leurs effets et les vagues de chaleur réduisant l'activité des usines", résume Susannah Streeter, analyste pour Hargreaves Lansdown.
"Quelque 60 millions de personnes à travers le pays sont confrontées à des fermetures partielles ou totales", estime M. Brennock. "Il va sans dire que ces restrictions auront un effet négatif sur la demande de carburant dans le pays."
Plus tôt en séance, les cours du brut étaient brièvement repartis à la hausse, le président russe Vladimir Poutine ayant menacé mercredi de cesser toute livraison d'hydrocarbures en cas de plafonnement des prix, tout en se défendant d'utiliser l'énergie comme une "arme" face à l'Europe qui craint des pénuries.
Plafonner les prix "serait une décision absolument stupide", a lancé M. Poutine lors d'un forum économique à Vladivostok (Extrême-Orient russe). "Nous ne livrerons rien du tout si c'est contraire à nos intérêts, en l'occurrence économiques. Ni gaz, ni pétrole, ni charbon (...). Rien", a-t-il ajouté.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a proposé mercredi aux Etats membres de l'UE un plafonnement du prix du gaz russe livré à l'Union, afin de "réduire les revenus de la Russie".
(c) AFP