Le pétrole limite sa hausse après l'annonce de l'arrêt prolongé de Nord Stream
Le prix du baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en octobre a gagné 0,71%, pour clôturer à 93,02 dollars.
Le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain, également pour livraison en octobre, a lui pris 0,30%, 86,87 à dollars.
Les États-Unis ont estimé jeudi que la réponse de Téhéran au texte soumis par l'Union européenne pour relancer l'accord sur le nucléaire iranien n'était "malheureusement (...) pas constructive".
La veille, le président français Emmanuel Macron avait fait part de son espoir qu'un compromis soit trouvé "dans les prochains jours".
"Je ne suis pas sûr que tout le monde partage son optimisme", a commenté, dans une note, Craig Erlam, d'Oanda.
Outre l'Iran, le marché a été stimulé par l'approche de la prochaine réunion, lundi, de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de leurs alliés de l'accord OPEP+.
"La récente chute des cours est une incitation (pour le groupe) à envisager une baisse de leur production", a estimé John Kilduff.
Le ministre saoudien de l'Énergie, Abdelaziz ben Salmane a ouvert la porte, il y a dix jours, à cette hypothèse, qui a depuis reçu le soutien de plusieurs pays membres.
Pour l'analyste, les cours ont profité aussi de l'annonce d'un accord du G7 sur le plafonnement du prix du pétrole russe exporté, qui se veut pourtant, entre autres, une façon de faire baisser le tarif moyen de l'or noir.
"Le marché pense que les Russes ne vont pas accepter" ce mécanisme, selon John Kilduff.
"Ils préféreront arrêter les approvisionnements plutôt que vendre à un prix bas fixé arbitrairement", ce qui mettrait l'offre sous tension et ferait monter les cours.
Mais l'avancée des prix du début de séance vendredi a été étouffée par l'annonce de la prolongation de l'arrêt du gazoduc Nord Stream, qui assure l'essentiel des livraisons de gaz russe à l'Europe.
Le groupe Gazprom a justifié ce prolongement, alors que les livraisons devaient initialement reprendre samedi après trois jours de maintenance, par la nécessité de réparer une turbine défectueuse.
Le marché craint que l'aggravation de la crise énergétique en Europe ne fasse encore grimper les cours du gaz naturel, déjà proches de leurs records, "ce qui va freiner l'industrie, ce qui pourrait occasionner une récession en Europe", selon Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Cette appréhension conjuguée à la récente vague de nouveaux confinements en Chine fait planner l'ombre d'un retournement de l'économie et d'une déprime de la demande de pétrole, selon l'analyste.
Le TTF néerlandais, référence du marché européen du gaz naturel, a clôturé avant l'annonce de Gazprom et n'a donc pas intégré ce nouveau développement. Il a fini en baisse de plus de 12%.
(c) AFP