Le pétrole flanche, plombé par l'inflation et les craintes de récession
Vers 09H20 GMT (11H20 HEC), le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord, pour livraison en septembre, perdait 2,21% à 97,37 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain, pour livraison en août, glissait quant à lui de 2,76% à 93,64 dollars.
"Les craintes d'un ralentissement de la demande dû à une éventuelle récession ont presque effacé les gains enregistrés après l'invasion de la Russie", souligne Stephen Innes de SPI, lorsque les cours du brut avaient été propulsés à des niveaux plus vus depuis la crise financière de 2008.
La Commission européenne a abaissé jeudi ses prévisions de croissance dans la zone euro pour 2022 et 2023, à respectivement 2,6% et 1,4%, contre 2,7% et 2,3% anticipés jusqu'ici, en raison de l'impact croissant de la guerre en Ukraine.
L'inflation a quant à elle été propulsée à des plus hauts historiques, la hausse des prix à la consommation étant estimée à 7,6% en 2022 et 4% en 2023, contre 6,1% et 2,7% précédemment, selon les prévisions de Bruxelles.
Mercredi, la publication de l'indice des prix à la consommation (CPI) aux États-Unis en juin a "renforcé la perspective d'une hausse agressive de la Fed pour ralentir l'économie américaine", affirme l'analyste.
Les prix ont encore flambé en juin dans le pays, l'inflation atteignant 9,1% et grimpant au plus haut depuis novembre 1981. Une forte hausse qui menace la croissance, la consommation étant le principal moteur de l'économie des États-Unis.
Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) a déjà indiqué que l'institution comptait relever encore ses taux d'ici la fin de l'année, et a rappelé que l'urgence était d'abord de juguler l'inflation admettant qu'en retour, une récession était possible.
Pour Tamas Varga, analyste chez PVM Energy, avec une nouvelle hausse des taux directeurs, "l'économie devrait se contracter" et la croissance progressivement ralentir, "ce qui aura un impact inévitable sur la demande de pétrole".
Selon l'analyste, des signes de ralentissement de la demande sont déjà visibles.
Le rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) sur les stocks américains de pétrole, publié mercredi, a montré une hausse surprise de 3,3 millions de barils, alors que les analystes attendaient une contraction de 1,5 million.
L'EIA a également fait état d'une augmentation de 5,8 millions de barils des stocks d'essence.
"Il serait prématuré et même insensé de tirer une conclusion rapide sur la base d'une seule série de données", met en garde Tamas Varga, mais "bien que les stocks actuels présentent encore des déficits considérables par rapport aux normes à long terme, de nouvelles augmentations seront un signe clair de la faiblesse de la demande".
(c) AFP