Le pétrole pique du nez, repasse sous les 100 dollars
Vers 15H15 GMT (17H15 HEC), le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord, pour livraison en septembre, perdait 6,82 % à 99,82 dollars, peu après avoir dévissé de plus de 7%.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain, pour livraison en août, plongeait quant à lui de 7,35% à 96,44 dollars.
"Le pétrole est en chute libre", plongeant "à mesure que les perspectives de croissance se détériorent", accentuant les inquiétudes concernant la demande, souligne Craig Erlam, analyste d'Oanda.
"En Occident, la combinaison des prix élevés de l'énergie et de la hausse des taux d'intérêt alimente les craintes d'une récession qui aurait un impact sérieux" sur le marché de l'or noir, explique Carsten Fritsch, analyste pour Commerzbank.
L'augmentation des cas d'infection au Covid-19 en Chine préoccupe également les investisseurs, faisant craindre de nouvelles fermetures.
Macao a entamé lundi son premier confinement depuis le début de la pandémie afin d'endiguer sa pire vague de Covid-19.
"Il y a un ralentissement de la demande du plus grand importateur de brut au monde et des craintes quant à ce que révéleront les chiffres de la croissance du deuxième trimestre de vendredi", affirme Victoria Scholar, analyste à Interactive Investor.
Pour l'analyste, le gouvernement chinois "sacrifie une fois de plus son économie à la poursuite d'objectifs draconiens de santé publique".
La Chine a par exemple confiné pour trois jours les 320.000 habitants d'une localité du centre du pays après la découverte d'un seul cas positif au Covid-19.
⤵ Un marché toujours tendu
Cependant, la croissance de la demande de pétrole va se poursuivre en 2023, mais à un rythme un peu moins soutenu, dans une évolution similaire à la croissance économique mondiale, d'après le rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) publié mardi.Il s'agit de la première prévision de l'alliance pour l'an prochain.
La demande en 2023 devrait être soutenue par une "performance économique encore solide des pays grands consommateurs, ainsi que par une amélioration de la situation géopolitique et de la gestion du Covid-19 en Chine", a estimé l'OPEP.
Le rapport souligne ainsi que "le marché reste extrêmement tendu", affirme Craig Erlam, d'autant que les inquiétudes concernant l'offre persistent, avec notamment les sanctions sur le pétrole russe.
Le président des États-Unis Joe Biden se rendra vendredi en Arabie saoudite, espérant convaincre Ryad de mettre sur le marché plus de pétrole pour soulager les cours.
Mais le Royaume a directement bénéficié de la hausse des cours depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, souligne Susannah Streeter, de Hargreaves Lansdown.
L'Arabie saoudite a enregistré son taux de croissance le plus important en dix ans au premier trimestre, avec une hausse de 9,6% de son produit intérieur brut (PIB) sur un an.
"Il est donc probable qu'il y ait encore des réticences à ouvrir les robinets trop librement, d'autant plus que l'on pense déjà que le pays fonctionne près des limites de sa capacité", estime l'analyste.
(c) AFP